mercredi 17 décembre 2014

Oh ! C'est Noël avec D'Angelo !

Et pan ! Sans prévenir, D'Angelo, lundi 15 décembre, a sorti un nouvel album. Juste comme ça ! A croire que l'album-dropping devient trendy après que Rihanna a inauguré ou relancé la méthode il y a quelques mois.

Nous voici avec 55 minutes d'une funkitude parfois sombre, parfois légère... Mais que c'est bon quand c'est jazzifié, enlevé et emporté par D'Angelo !

Ceux qui connaissent la bestiole vont repérer encore et toujours les incontestables racines princières, sans jamais plagier. Car c'est le son qui prévaut ici, ou plutôt LES sons. certains nous replongent un peu dans les tréfonds de 1985, 1986 et 1987, entre Around The Word In A Day, Parade et Sign'O'The Times et leurs incroyables mélanges et tentatives heureuses que le Kid de Minneapolis réussit à imposer, parce que c'était tout simplement bon.

Avec Black Messiah, on est dans ce même type de créativité, hyper personnelle. C'est un très bel opus qui est à mon sens nettement plus intériorisé que les - seulement - deux précédents. Car D'Angelo reste hyper radin : son dernier album n'a que 15 ans d'âge !! Il est donc heureux qu'il ne soit pas planté sur cette release !
Il est à noter que bon nombre de morceaux de cette merveille ont déjà été largement joués en tournée. D'ailleurs, c'est le 16 février que vous pourrez venir groover au Palais des Sports de Paris en passant, forcément, un grand moment de live de D'Angelo. La tournée s'appelle The Second Coming. Comme dirait Fred sur son tumblr : ça promet d'être eargasmique.

Depuis lundi, c'est en boucle qu'il tourne dans mes oreilles. Et s'il ne devait en rester qu'un, je choisirais Really Love, qui démarre comme un film, nous immergeant dans une ambiance andalouse, aux cordes de guitare sèche brûlantes (et là, je repense à Desproges... "les espagnols sont fiers et ombrageux... avec un tout petit cul pour éviter les coups de cornes") ; puis l'adalousie laisse place à la soul. profonde, et chantée par le doux falsetto de D'Angelo. Un pur délice.
Je vous rassure, les 11 autres morceaux sont d'une grande, très grande qualité. C'est Noël avant l'heure.

Enjoy,
Peace & B Wild.





mardi 9 décembre 2014

Lavilliers : une bonne tranche de rigolade.


Bon. Je vais être franc : Lavilliers m'a toujours gonflé avec ses gros bras musclés, et ses cheveux très coiffés-bouclés avant chaque prise de vue pour cacher une calvitie pas du tout assumée. Certes, il y a 2 morceaux dans sa discographie que j'aime bien. Juste deux (ils sont là).
Aussi,  je ne connaissais que cette image du mec qui est pote-de-pègre, qui a boxé dans tous les bidonvilles du monde... le vrai putain-de-routard, bordel ! Du fond du Bronx aux hauteurs des favellas de Rio, mec, si t'as besoin d'un médiateur, c'est Nanard !

... Et l'autre soir, en écoutant Inter pendant mes abblutions dentaires, j'ai soudainement marqué un temps d'arrêt, écarquillé les yeux en me regardant dans la glace, et dit intérieurement à mon si joli reflet qui affichait une loooonnngue dégoulinade de mousse dentifrice et une brosse à dents plantée dans le bec : "rhô dingue ! Il a commis ça avant les années 80 !". Car oui, Nanard a œuvré dans les années 70. Et croyez moi, c'est à se rire dessus (merci Diane) tellement c'est loin du gros baroudeur blasé que nous connaissons toutes et tous.
Il y a le Nanard-se-prend-pour-Ferré-Ferrat, et qui s'intègre dans une multitude de chansons qui sont la caricature révolutionnaire des 70's. Là, le flash est évident, je revois le regretté Bruno Carette (hier marquait les 25 ans de sa disparition...) chantant la La Rue Lepic (ici), et je revois aussi...  avez-vous vu ce film, Mes Meilleurs Copains, où cette bande d'ex-soixante-huitards qui ont finalement (presque) tous bien réussi se retrouvent 20 ans plus tard dans une grande baraque, campagnarde et confortable ? Ce film est bourré de flash-backs nous replongeant dans les délires artistico-révolutionnaires de la belle bande. Les jeunes intellos rouges qui essayent de lever les foules prolétaires qui ne comprennent finalement rien au discours de ces jeunes... 
Eh bien, cet album, Les Poètes, ce sont ces flashbacks. Vous reverrez Darroussin en délire guitareux sur un quai de canal desert, vous reverrez Bacri, Clavier, Lanvin, Khorsand... déclamamant des phrases trop théâtrales sur fond de musique incompréhensiblement contemporaine dans un spectacle à deux balles - certes bourré d'intentions de jeunesse (see below...) - le tout nappé d'acides et divers stupéfiants... ce film est drôle, et émouvant. Cet album de Lavilliers est simplement drôle (au delà de la recherche historico-ethnologique).

C'est juste pour un gros délire. Écoutez quelques morceaux, vous rirez.

Enjoy !!!!
Peace and B Wild.




lundi 8 décembre 2014

Brigitte. Idea changae humanum est. Non ?

Quand j'avais 14 ans, AC/DC m'était inaudible. Plus maintenant... Que voulez vous, les goûts évoluent. Et il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis.

Alors, comme je n'aime pas être pris pour un idiot, je recommence aujourd'hui.

J'ai déjà évoqué dans cette Page Zik le duo Brigitte (ici). Ce n'était pas dans d'excellents termes ; à l'occasion de ce 2nd album, A Bouche Que Tu Veux, je corrige mon tir, et même, je ne canarde plus.
Je vous rassure, on reste à 4000% sur ce que j'appelle de la musique pour filles, ultra féminines. Un peu comme si Air était fait de deux nanas qui jouent aux bombasses (sans en être) en robes lamées, écharpées d'un boa suave-long-souple, et chaussant des Louboutins  aériennes de 14 cm. On se croirait dans une agence de RP à 19h45, à l'heure où les cheftaines de projets troquent leurs New Balance pour - non... pas des Loubout'... - de hauts talons plus mainstream, avant de sortir à la soirée de remise des Branques d'Or organisée par Vice. Trop vachement cool, y'aura peut-être Edouard Baer... Ce n'est pas pour rien que ces deux filles qui trainent leurs voix ensemble depuis très longtemps ce sont produites sur le plateau du Grand Journal de C+, et sur la belle scène de la Cigale. Some Places to Be...

Revenons à la zik... Soutenant ce dégagement de phéromones physiques exposées plus haut, viennent les phéromones musicales : des mélodies douces et agréables servies à une sauce qui n'est autre qu'un concentré de pop admirablement chanté à deux voix, et joliment accompagné par une prod tirée au cordeau.
Elles sont femmes jusqu'au bout des seins, et jusqu'au bout de leur tessiture qui se perche haut pour survoler des partitions en volutes sonores. Un peu gainsbouriennes sur certains thèmes. Un réel plaisir. Si si !
Aussi, et je le souligne, ces deux filles ont appelé leur duo Brigitte en hommage (en femmage ???) à Bardot, Fontaine et Lahaye. La première et la dernière apportent ces surdoses de phéromones. Celle du milieu apporte ce je-ne-sais-quoi de 2nd degré... pas si second que ça.

Enjaillez ! Enjoy !


...et surtout, Peace and B Wild.