mercredi 12 décembre 2012

Acronyme

Acid Pauli. Et très bien élevé... Désolé : Acid Pauli est le nom de l'artiste... Du DJ.
Nous sommes ici dans un univers d'electro. Bien lêchée. Tirée au cordeau, à l'équerre et affinée au laser.

Les rythmes sont très répétitifs (nous sommes sur de l'electro, je le répète...) qui ont le bon goût de donner envie de bouger, plutôt langoureusement, alors que des sons venus l'on ne sait où viennent habiller la structure, ce beat.
Et il a tout son sens le rythme ici. Il n'est pas que binaire. Il y a du revival de vieilleries. Rythmiques qui sont sublimées par un mix très bien choisi, organisé et enchaîné.
Chacun des morceaux vous plongera dans une atmosphère baignée d'hispanisme, qu'il soit européen, caribéen, sud ou central américain.
Il s'agit d'un beau et joli travail qui n'a pour seul but de vous procurer que de belles et bonnes sensations.

vendredi 7 décembre 2012

Les mains, la langue...

En voilà du nouveau son sur la planète hip-hop ! Edward a troqué ses mains d'argent pour arborer une langue d'argent. Oui, en anglais, les Scissorhands deviennent Scissortongue.
Donc, il s'appelle Edward Scissortongue, et je suis au regret de vous annoncer que je suis incapable de vous dire si sa langue, ses mots sont coupants comme des ciseaux ou non : ce black anglais traine un accent à couper à la machette. Du lourd du East-End...
Je m'en tiendrai donc aux seuls sons et musiques que cet album - Better.Luck.Next.Life. - va délivrer dans vos douces ouïes.
C'est excellent, bon, hyper bien cadré et surtout, nous voici avec un hip-hop rhabillé à une sauce electro / trip-hop parfois... les sourcils se lèvent d'étonnement. La surprise est belle. Le rap est coupant - oui, on retrouve les ciseaux - mais incroyablement coulant. Edward (mon dieu qu'il porte mal son prénom !!!) donne envie de danser. Sa musique émeut. Oui, c'est ça : elle émeut.

mardi 4 décembre 2012

La clope après le pinard.

Un peu plus d'un an après la disparition de Amy Winehouse, un son se fait entendre à la porte du revival soul : "knock knock !". Je me lève pour ouvrir, et une belle femme se présente.
Un prénom qui pue les ringardises des années 80/90... Kendra Morris. Je ne sais pas si elle est la fille de Philip, en tout cas, si elle fume, cela donne à sa voix un grain et une puissance bien agréables à l'écoute.
Dans la juste lignée de la regrettée Amy, Kendra chante, et plutôt très bien. Le genre et le son sont toutefois moins vintage que ceux d'Amy. Ils. sont plus inscrits dans notre époque, moins nostalgiques. En gros, Kendra Morris a su garder le meilleur pour le mettre à ma sauce du jour.
C'est bon, c'est excellent. J'ajoute une production très bien ficelée - vous me direz, pour s'attaquer â du vintage, il vaut mieux être bien entouré, le cas non-échéant ferait inéluctablement tomber le produit fini sous les impitoyables pilons de la ringardise absolue.
De bons moments se profilent ici pour vous sur cet album, Banshee
Il y a un an, juste avant Noël, les ayants-droit de Amy nous sortaient quelques "rarities", certes excellentes, mais trop marketées "cadeau de Noël"... cette année, et afin de bien commencer l'année dans une même veine musicale, je vous propose de faire plaisir à un(e) proche et à vous-même en offrant cet album qui, outre l'inénarrable "plaisir d'offrir, joie de recevoir" apportera le si grand bonheur de découvrir et de partager. L'amour est fait de pas mal de ça...
Allez : enjoy !
Et puis hop ! Peace & B Wild, always.

jeudi 29 novembre 2012

Vous m'avez dit de dire Hardy !

Françoise Hardy revient avec un album. L'Amour Fou. Cette petite voix qui sussurait il y a 50 ans au Petit Conservatoire de Mireille (sur l'unique chaîne de l'ORTF) est aujourd'hui - et heureusement - à sa belle maturité. 50 ans de carrière, ça me rappelle un petit groupe de rock and roll qui roule pas mal... ça tombe bien, ils sont amis.
De beaux textes, et une voix magnifiée lorsqu'elle est accompagnée au piano, donnant aux mélodies tout leur sens, éveillant ainsi tous nos sens, dans tous les sens.
Y'a pas à dire : Françoise Hardy a la voix de son physique. Droite belle, et relevée d'une distinction dont la noblesse n'a d'égale que la fluidité. Cette femme est éduquée, d'un classicisme exacerbé, et d'une classe qui pourrait frôler l’indécence.

samedi 24 novembre 2012

Du retour sur la génèse

Dans la catégorie "si vous aimez X vous aimerez Y", pour les amoureux d'un certain rock des années 70/80, Yann Destal devrait en ravir plus d'un et plus d'une.
Au fil des morceaux de Let Me Be Mine, vous entendrez de grosses réminiscences de Genesis de la belle époque , puis comme une Lady Faithfull ! Si si ! Je sais, les genres sont certes différents, mais regroupés ici. Vont suivre quelques hardiesses rockeuses passées... En bref, Yann Destal est totalement inclassable. Pour Info, ce jeune parisien faisait partie de Modjo, qui a fait danser bon nombre de demoiselles et de damoiseaux sur belle une autoroute des clubs : "Lady". Aujourd'hui, revirement de situation, Destal est juste sous la très large étiquette du rock...

lundi 12 novembre 2012

L'Envolée... Pas si grande


Un peu de français.
Stephan Eicher sort un album. L'Envolée. Tout d'abord, il y a une belle pochette, certes un peu sortie de Pomme d'Api ou d'Abricot, mais belle quand même.
Eicher nous sert de jolies chansons, baignées de folkitude des hauts alpages, il nous livre même deux morceaux en allemanique qui, il faut l'admettre, est une langue qui se positionne en concurrence directe face au flamand dans sa laideur et sa gutturalité. Mais en fait, non. Le flamand reste un absolu, une forteresse imprenable dans le domaine de l'inaudible, et du désastre harmonique. C'est une plaie auditive. Je ne veux en rien insulter ici ceux qui parlent ce langage (est-ce seulement un langage... Je vous le demande !), ils n'y peuvent rien. Quoi que...
Revenons sur Eicher qui m'est cher (oui... Fastoche...).
Sur tout l'album, la voix d'Eicher est extrêmement présente dans la balance, ce qui ne suffit pas toujours à rendre compréhensible les paroles du bonhomme qui conserve un accent qui lui est si particulier.
L'ensemble est très bon quand même, et je saurai trop vous conseiller d'aller voir ce garçon en concert : il y est excellent et très très bien accompagné. Croyez-moi, une Olympia lui va à ravir, même si je pense que c'est dans des endroits encore plus restreints qu'il peut livrer le meilleur de lui-même.
Une jolie pépite dans cet album : Elle me Dit. Un rythme incroyable, et Eicher qui est diablement bien accompagné, entre autres par une section cuivre fabuleuse. Je n'ai qu'un reproche à faire à cette bele piste : trop courte !!!!
Je vous conseille cet album, même si, à mon sens, il ne porte pas bien son titre...

Enjoy
Peace & B wild.

vendredi 9 novembre 2012

Juste un nuage

Once again, je ne vous parle que d'un et un seul morceau. Parce qu'il le faut.
La gentille formation s'appelle Wildcookie. C'est mignon comme nom. Ce sont Freddie Cruger et Anthony Mills qui la composent. Parmi les diverses productions de ces deux bonshommes, une pépite absolue : "Serious Drug" va vous faire chalouper d'une façon si lascive que vous aurez envie de boire une pinte entière de Pulco. Comme son nom l'indique, ce morceau évoque une drogue, la coke, il lance les noms de diverses personnes qui sont malheureusement tombées dans la coupe jusqu'au nez pour certains, quand d'autres l'ont fumée ou injectée... Smokey Robinson, Rick James,  Quant à Robert Downey Jr, Gregory Isaac et De Angelo, ils sont annoncés à la toute fin.
Le morceau nous prévient donc : "cocaine is a serious drug".
Quand la musique peut servir à délivrer des messages préventifs, j'aime aussi.
La chose surprenante, quand même, à en écouter le morceau, et si on n'en comprend pas forcément les paroles, c'est qu'on pourrait croire à une apologie de cette poudre d'escampette ! et à une époque où la coco n'est plus la came des riches, où les cartels ont décidé une large démocratisation de son usage, c'est peut-être un epu dangereux...
Alors faites gaffe, à vous, et à l'entourage que vous aimez et appréciez.
J'arrête mon donnage de leçon et vous dis quand même que ce morceau fait partie de la meilleure web radio du monde. Une play-list fantastique, malheureusement entrecoupée de pub locale et surtout de jingles à deux balles. Mais le plus important est l'excellentissime zik de cette webradio. Elle s'appelle Radio Meuh. Si, si.
Nova doit s'en inspirer parfois, et devrait même s'en inspirer tout le temps !
Enjoy
Peace & B wild

La version studio :

... et la surprenante version live :

lundi 5 novembre 2012

Le Jardin du Luxembourg

Les addictions de Laurence Pierre sur France Inter nous plongent généralement dans un univers électro pointu et très bien sélectionné par elle et ses invités.

Jeudi 1er novembre, elle recevait Guillaume Sorge, "sound designer, blogueur activiste" qui nous livrait "ses derniers émois musicaux".
Alors que j'écoutais l'émission en me brossant sagement les dents, je m'arrêtai subitement, pris d'une une fièvre transmise par un virus musical qui ne m'avait pas atteint ou plutôt étreint depuis bien des années, et pour cause.
Un remix. Une splendeur.

"le Jardin du Luxembourg" de Joe Dassin (oui, je vous parle de Joe Dassin...) est passé entre les mains expertes de Tee Two... Et là, c'est une immersion totale dans le bain des grands mixes et remixes du superdisco. Souvenez-vous ces extended versions spécialement concoctées pour les clubs. Alexandrie Alexandra est l'exemple français qui me saute aux oreilles, mais il y a les monstres de Georgio Moroder et son ange black, Donna Summer, avec les longuissimes Love to Love You Baby, ou une Love Trilogy qui nous trimballaient sur une face entière de 33 tours...
Ici, durant plus de 7 minutes, on a envie de remettre une chemise satinée à col pelle-à-tarte, un beau pattes-d'eph' en velours aussi brillant que la chemise, et d'arborer un brushing qui sera savamment fixé à la Elnett afin de pouvoir se remuer sans pour autant détruire l'oeuvre capillaire réalisée par Jean-Christian, coiffeur d'étage.
Dans ce disco, Le Jardin du Luxembourg ne vous téléportera pas au Palace. Vous serez plutôt dans l'univers chouette et feutré, un chouia m'as-tu-vu de chez Régine. Tout le monde est bien sapé, les plus "in" ont leur garde robe directement importée de chez Renoma. La classe absolue. La Matra Simca a été garée par le voiturier.
Musicalement, tous les ingrédient sont là, avec une balance parfaite entre une basse bien funky, une rythmique comme seuls les soixante-dizards savaient la manier. Une splendeur. Les violons ne sont d'aucune langueur monotone. Ce sont eux - avec les choeurs - qui vous transportent dans un monde de fête luxueuse chez quelques bien-nés et beaucoup de parvenus.
Luxe, calme, volupté et disco. Le calme nous est donné par la voix parlée de Joe, car ici, il ne chante qu'à peine et s'adresse à une femme - forcément - pour lui délivrer d'incroyables confidences.

Allez podcaster l'émission, écoutez et réécoutez-la pour votre plus grand plaisir, et pour un voyage dans le temps incensé. Sans ça, sur le Tube-à-Toi, c'est juste en dessous.

Enjoy, et enjoy again.
Peace & B Wild.


mardi 23 octobre 2012

Moi, ça m'amuse.

Ha ! Voilà du lourd, de la grosse bécane mondiale et assez mondialiste. Et parfois, ce genre de sortie m'amuse.
Les headphones bien pluggés dans les ouïes (cf Fred et son excellent tumblr) je me lance dans l'écoute du nouvel album de Muse, et vous livre en live mes impressions. Je vous donne qund même le nom de cet album : The 2nd Law.
Supremacy en ouverture : écoutez-le en regardant le générique de Quantum of Solace. C'est exactement ce qu'il fallait. Ça aurait donc pu être la zik de Skyfall, mais pas de bol, c'est Adèle qui a rafflé la mise, nous faisant revenir à la belle époque Connery, avec des thèmes à grandes voix. Je ne suis pas un fan de Muse, mais je pense que leur musique grandiloquente colle totalement au nouveau 007 incarné par Mr Craig. Je n'oublie pas de préciser que ce morceau, Supremacy, est à mon sens un énorme pompage en bonne et indue forme d'une autre musique de film : Gozzila, ou Jimmy Page, gardant un oeil protecteur sur son oeuvre, avait accepté de refaire son Kashmir avec Puff Daddy (Come with Me). Ils nous ont offert une version dans laquelle l'hyper violence transpirait de partout.
Continuons, mais je ne vais peut-être passer en revue chacun des 13 morceaux de The 2nd Law.  Madness dénote beaucoup de l'univers de Matthew Bellamy et se ses deux copmpères, avec un beat presque binaire et bien synthétique. Alors que de nos jours la musique black se blanchit en devenant de la dance bien blanchie, voici que les p'tits blancs blackisent leur musique. Le résultat est très bon, appuyé par une production, bien sûr, de haut niveau. Cet ingrédient se retrouvera sur l'ensemble de la galette.
Panic Station revient a un son définitivement rock, hyper frappé à coup de grosse caisse et de caisse claire et projeté à grandes volées de gratte hurleuse. Vocalement, en fermant les yeux, nous sommes à la fin des années 70, début 80, avec l'avènement d'un hard rock américain désirant séduire aussi les jeunes filles en fleurs. Ce son est aujourd'hui devenu du rock, depuis que le heavy metal a multiplié les décibels et la saturation sonore, avec des cheveux tout aussi longs, mais beaucoup plus gras.
Je vous rassure, plus loin sur la galette, Muse ne nous surprend plus par la nouvelle stylistique. Ils reviennent à leur racines : le son "opera-rock", ancrant ses racines dans un inépuisable terreau : un mélange de The Who, Queen, et autres hyper grandiloquents du rock. Je sais, c'est la deuxième fois que j'utilise ce mot, mais, que voulez-vous, c'est le terrain de jeu de ces p`tits gars...
Ils ont quand même bon goût, les 3 gars. Ils savent, parfois nous faire reprendre notre respiration dans ce débordement de notes et de sons. La pause, ici, c'est Save Me. Une halte. Un plaisir.
C'est là ou Muse est hyper fort. Après nous avoir remués l'enclume, le marteau et la peau de tambour qu'est le tympan, ils nous appaisent les méninges avec des mélodies incroyables.
Mais le repos ne dure qu'un temps.... Liquid State arrive à grands renforts de sons. Un mélange de lourds instrumentaux et de complainte vocale... Je l'avous, je ne suis pas fan.
Enfin, nous voilà arrivé sur la maîtrise de Muse.
Comme ils ont terminé The Resistance sur une sublime trilogie (Exogenesis), ils nous font ici une... Comment appele-t-on ça.... Une "bi-logie"?... Enfin, vous me comprendrez : 2 morceaux, pas 3.
Nous sommes sur les morceaux-titres : the 2nd Law.
Le premier mouvement porte bien son nom,  Unsustainable - insupportable - violence saccadée, cassée, brisée... Puis vient à nouveau une respiration, la deuxième partie, Isolated System.
Très honnêtement, j'aurais aimé que cet épilogue soit à la hauteur ou puisse dépasser Exogenesis.... Mais la barre était vraiment haute.
Alors... Au final, que va vous recommander Le Kurx ??? Hein ?
Je crois que je vais vous le conseiller. J'avoue ne pas m'être amusé à dézinguer cette mega sortie (qui d'ailleurs est fort peu appuyée en promo, je trouve....). Je ne lui mets pas 5 étoiles, mais en résumé, vous avez ici un album qui dénote à certains moments du monde sonore de Muse, une prod au top, et des p'tits qui, avouons-le (et je vais l'écrire pour la 3ème fois), maîtrisent totalement la grandiloquence musicale.
J'ai bien envie de les voir, ils étaient hier à Nantes, et parmi les 52 dates programmées à travers le monde jusqu'au 26 avril, il n'y a plus pour la France que Strasbourg le 19 décembre...
Enjoy
Peace & B wild.

samedi 20 octobre 2012

Du froid qui fait chaud au coeur

Ils se nomment Efterklang.
Ils viennent du froid, du très Nord, et inversement.
Ils ont signé sur l'un des plus beaux labels qui soient pour celles et ceux qui aiment la musique qui met au garde-à-vous les poils des avant-bras ainsi que ces cheveux d'ange naissants qui se trouvent là, de part et d'autre du centre-haut de la nuque. Brrrrr ! La vache que c'est bon !
Tout ça pour ne même pas vous dire que j'évoque 4AD, le label-abris naturel des Dead Can Dance et autres This Mortal Coil. Et bien d'autres encore qui enluminèrent les années 90 de sons grâves à souhait, à la limite d'un gothique reposant sur une belle base de gaellisme.

Chez 4AD, on retrouve des voix de femmes qui sont de vraies voix de femmes, et des voix d'hommes qui sont de vraies voix d'hommes. Attention, je ne veux pas parler de beugleuses ou de hurleurs . Non. Exit les grognasses estampillées de "diva", et les ténors d'opérette de prime time.
Il s'agit ici de profondeur, car ces voix suscitent un état second qui est à l'exact opposé de celui de la blondasse de base ou du chimpanzé de revue tapant frénétiquement dans ses mains, toutes dents affichées, mais ne sachant pas pourquoi il (elle....) applaudit.

vendredi 12 octobre 2012

La machine à remonter le temps existe.

Amies jeunes et belles, amis jeunes et beaux, je vais vous parler d'une toute nouveauté qui vous initiera au son que vos aînés - quarantenaires, cinquantenaires et above - ont entendu durant les années 80.
  Lescop, artiste français, et très certainement noctambule à en écouter ses morceaux, sort un album plein de réminiscences des années Mitterrand. Au fil des chansons, on à l'impression de revivre des sortes de boîte, de bar, d'errance alors qu'on recherche l'impossible lieu de rendez-vous avec des potes qui se sont fait emmerder devant le Palace ou le Bus (Palladium, s'il vous plait...).
Le son de Lescop est brut, nature, mais pas bio. Aucunement bio. Il se raconte à nous, nous fait revivre de bons moments et autres galères.
La brutalité est incontestablement rock, mais surtout totalement vintage : à la fois désuète, emprunte d'une certaine nostalgie, mais avant tout d'une modernité à toute épreuve.

samedi 6 octobre 2012

Nous sommes tous de grands enfants.

Le multi-talentueux Alexandre Astier a deux cordes de plus a son arc que je viens seulement de découvrir.

Sur la base d'un excellent jazz, d'une grande musicalité, Astier nous lit des textes amusants, charmants et jolis qui satisferont tant les enfants que les plus grands, sans qu'aucun second degré ne soit pour autant utilisé. Au fil de ces Comptines et Poésines des Saisons, un bonheur en précède un autre, un plaisir fait suite au précédent.
 

Astier va commencer à m'agacer. Acteur, scénariste de télé, cinema et de BD, réalisateur, musicien, musicologue averti, maintenant lecteur de bons textes et compositeur... le tout avec un sens de l'humour qui ne se voit que chez de rares élus, et une culture qui est diffusée, égrainée et non étalée... Je pense que j'ai forcément oublié quelque chose chez Astier. Ne me dites pas qu'il est hyper bon en bricolage, ça me terrasserait.
Les textes de ce bel album ont été écrits par Pascal Boille. Il s’agit en fait d’une collection de 7 livres commandés par Eveil et Découverte, l’éditeur ayant voulu agrémenté sa collection d’un CD. Celui-ci regroupe un texte par livre, donc 7 textes en tout.

Sortez vos pistolets

C'est nouveau, tout chaud, il s'appelle Hugh Coltman.
Quand je dis "tout chaud", c'est aussi pour qualifier sa musique. Elle est moumoutte, moletonnée de sons dont les influences font plaisir. De-ci de-là, des traces Supertrampiennes des belles heures de Crime of the Century, ou des sons d'un rock californien plein de palmiers, de belles routes, et d'une certaine insouciance... Ce rock si folk et si moderne que nous ont joué des America et autres Doobie Brothers. Je vous rassure, la patte des Fab Four est tout autant assumée.
... Et tout ceci - heureusement - sans que l'on puisse à aucun moment crier au plagiat. Hugh Coltman délivre une musique vraiment originale, personnelle, et très bien produite.
Il y a tout de même, je l'avoue, comme un air de nostalgie derrière ces beaux assemblages, ces compositions parfois appuyées d'une section joliment symphonique - violons & Co en renfort ballistique. Pour ce qui est de la nostalgie, vous me direz, avec les influences citées plus haut, on risque toujours de tirer sur la corde sensible des plus de 35 ans... Ou 40... Mais pas que.

mardi 25 septembre 2012

J'ai des Ouvertures

Aujourd'hui, j'entre dans un nouveau monde, fait de drame, de gravité, de lourdeur, de joie, d'amours, de futilité, de légèreté, mais surtout, de beauté. Accrochez-vous, je joue la carte de l'éclectisme puisque nous allons pour la première fois aborder une page "classique". Si, si.
Au contraire de la musique de Bach, qui semble calculée, étudiée, réfléchie, celle de Mozart transpire la spontanéité du génie, le délirium couché sur partitions.
... Et s'il est un domaine sur lequel ce jeune fou s'est lâché corps et âme, ce sont ses opéras.
... Et s'il est une partie d'un opéra de Mozart sur laquelle on peut en avoir un concentré, c'est son ouverture : ma liste de lecture intitulée "ouvertures" est certes courte, mais fabuleuse. Elle compile le Cosi fan Tutte, Don Giovanni, la Flûte enchantée, l'Enlévement au Sérail et les Noces de Figaro :  le best of du bonhomme.

samedi 8 septembre 2012

La wax pour que ça glisse

Et nous voilà avec un album de Wax Tailor. Ça fait plaisir.
D'autant qu'il est construit. Très construit. C'est un conte doté d'un sombre et beau titre: The Dusty Rainbow in The Dark.

A son écoute, on s'attend presque à croiser Melody Nelson ou Marilou au détour d'un des 22 morceaux qui composent cette histoire.
En plus de cette présence gainsbourienne, il y a celle -justifiée par le genre musical de WT - de Portishead et de Morcheeba. Mais pas seulement. Et il y a aussi du Elysian Fields grâce à la présence de la douce voix de Jennifer Charles. C'est juste pour en rajouter sur la qualité de cet album, gavé de sons à la fois nouveaux et anciens.
Amoureux du trip-hop : vous atteignez ici un très haut niveau. Le DJing est au top tant dans la maîtrise technique que la recherche sonore.
C'est un concept album admirablement monté qui (et c'est quand même un peu le but) vous donnera envie de bouger votre booty, et puis les épaules, la tête, les jambes, et/ou l'imagination pour les plus nantis (!).

Le chant des sirènes...

Antony Hegarty a encore sévi, accompagné de ses Johnsons, et de l'orchestre national du Danemark. Hopopop, la pirouette du jour : Hegarty et sa voix... Le Danemark...Copenhague... La petite sirène... Le titre de mon article...

Le titre de l'album est Cut the World. Il s'agit ici de revisiter quelques splendeurs du répertoire du trans-genre le plus incroyable qui soit. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, sachez simplement que Antony and the Johnson EST en soi un genre musical à part entière. Aussi, ce n'est pas toujours la fête, même si cette musique a de fortes chances d'inscrire un sourire larmoyant sur votre visage, à force d'émotions puissantes.
Ce "revisitage" de splendeurs, avec ce bel orchestre, est une perfection, un absolu qui magnifie encore plus les mélodies et l'envoutante voix d'Hegarty.

dimanche 15 juillet 2012

Pappy fait de la résistance

À un moment, je ne vais pas être gentil.
J'en ai le droit.

C’est avec une voix… assez inclassable que Bobby Womack revient à la surface après 9 années de silence.
Le titre de ce court album (47 petites minutes) est « The Bravest Man in the universe ». Je trouvais cet intitulé un peu ronfflant... mais dans le morceau titre, Bobby développe la phrase en nous moralisant un peu : "... is the one who's forgiven the first ».
Ses 68 ans révolus lui permettent haut de donner des leçons de Soul à tous. Mais il n’y a pas que l’âge : un certain talent, un sens du rythme-tout-court, du rythme des mots, et une façon de jouer avec sa voix si particulière, mais attention : cette voix pourrait en agacer certains. Je le rappelle, ce monsieur a 68 ans, et n’a pas sucé que de la glace…

Une belle recette entre nous

Dear Ladies, soyez les bienvenues, Dear Gentlemen, soyez les bienvenus. Je vous accueille au pays des mélanges heureux.

  En effet, aujourd'hui, je vous propose une moussaka carribéenne dans sa nage de sauce menthe. Parce que Lianne La Havas est anglaise : elle est née à Londres, plus exactement à Tooting (je suis même allé deux fois à Tooting, mais ça n'a aucun rapport avec la musique). Ça, c'est le côté « menthe » de notre préparation.
La moussaka est apportée par le père de Lianne, car à l'instar de Georges Michael, il est grec. Il doit, a priori être un chouia moins homosexuel, puisqu'il procréa... donc.
Enfin, le côté carribéen vient de la maman, et je pense même qu'elle va nous transformer notre plat en space moussaka, puisqu'elle est jamaïcaine…
 

mardi 10 juillet 2012

Get diepper in ze sound

Allez hop ! Nous allons continuer sur une belle tendance : ce nouveau son du Hip-Hop français, fait de rythmes bien sûr, d’harmonies et de textes qui ne puent pas l’appel à la violence des caves des cités, tout en s’inscrivant dans des quotidiens qui ne sont pas forcément les plus beaux ou les plus enviables.

Je les ai découverts… en écrivant… puis en étant lu. C’était l’article sur Gaël Faye et son Pili-Pili sur un Croissant au Beurre, P-H Roy a pris contact avec moi car le groupe dont il fait partie, Un Notre Parfum, est dans ce son si agréable. La preuve en est : Gaël devrait être en featuring sur l’EP qu’ils préparent pour la fin de 2012.
Pour les écouter, il y a plein de moyens : Youtube (avec la vidéo qui est plus bas), leur facebook, leur myspace, et leur site.

vendredi 6 juillet 2012

Let's get high...

Si, d'aventure (ou pas), vous désirez opérer sur votre jolie face l'effet d'une monstrueuse baffe, d'une gigantesque gifle - format Lino, ou Bud (pour les esthète du cinéma rital quand il essaye de paraître amerloque), j'ai un bon plan pour vous, qui m'a été communiqué par mon ami Fred et son tumblr.

C'est de l'exta en mp3... du LSD dématérialisé... une came à nulle autre pareille... Max Cooper n'est pas un DJ et Remixeur en herbe : il maîtrise les curseurs, les potards, le beat et les sons. Une vibe incroyable. De l'essence d'Electro pure, pas coupée, mais qui reste magnifiquement raffinée. Cooper est ultra borderline, il nous place toujours sur le seuil qui sépare le Lounge du Dance Floor. Oui, c'est la meilleure place : tout en profitant du bon son, vous pouvez bouger - suavement, tranquillement - tout en admirant les trois scènes de spectacles  que sont le D-floor, le Lounge et le Bar. Ce n'est plus un seuil : c'est le plus beau mirador de la galaxie avec le meilleur sound-system de l'univers qui vous délivre les sensations dont vous avez besoin...


lundi 2 juillet 2012

La particule élémentaire

Alors voilà. J'ai vu un nom qui m'était recommandé, et j'ai écouté et j'ai aimé.
C'est le nom qui m'a fait réagir. A une particule et une orthographe près... Il s'appelle Gaël Faye.
Ce joli nom se pose sur un joli métissage puisque il est de père français et de mére rwandaise. Jeunesse au Burundi, qu'il doit quitter à l'âge de 13 ans pour cause de... guerre. Il arrive en France, y grandit, puis se retrouve en école de commerce à Londres, qui le méne à la City oú il vêt son déguisement local, un beau costume rayé, une belle chemise et une cravate dont la sobriété est de rigueur.

samedi 23 juin 2012

Vous dansez merveilleusement bien...


Je ne vais vous parler que d'un seul et unique morceau... que j'ai déjà évoqué au post précédent.

Extrait et quasi en ouverture de Composed de Jherek Bischoff, avec son orchestre et la voix suave et dingotte de David Byrne, j’insiste sur "Eyes".

Installez-vous : soit confortablement dans votre canapé, avec votre meilleur casque, en fermant les yeux, soit debout au centre d'une pièce que vous aurez pris soin d’éclaircir, de dégager car vous aurez besoin de place. Les plus nantis profiteront d'un plateau, avec 15 bons mètres séparant Cour et Jardin.

Maintenant, lancez la musique... vous allez accéder en 4 minutes au titre tant convoité de champion interstellaire de danse de salon.
Si vous êtes une femme, vous êtes accompagnée d'un homme à la plastique parfaite, il n'est pas ce qu'on appelle "gracieux" : il est totalement élégant, select et mondain, subtil et délicat, et terriblement affirmé. Il a l'intelligence de ne pas surjouer ses gestes et mouvements... En résumé : il est comme vous.

mercredi 20 juin 2012

Une fête du cinéma !

A toutes celles et ceux qui aiment, apprécient, adorent, s'envolent les yeux clos, esquissant un sourire à l'écoute de quelques musiques de films, ce post devrait vous intéresser.
Mais attention : quand je parle de musique de film, je n'évoque pas ces compilations plus ou moins bonnes - ou plus ou moins mauvaises - de différents morceaux vintage piqués ça et là par un illustrateur sonore bardé d'une belle culture musicale et d'un iTunes affichant plus de 600 000 morceaux. Non. Quand je parle de musique de film, je parle de ces merveilleuses compositions faites, créées, réalisées pour illustrer une seule et unique œuvre cinématographique. Parmi ces grands auteurs citons Ennio Morricone, John Williams, Michel Legrand, Ryuishi Sakamoto, Henry Mancini... et tous ceux qui savent donner tant de force à l'image par la musique. Et, pour ces grands auteurs, quand vous les écoutez sans l'image, les yeux se ferment afin de revoir le film, ou même afin d'en inventer votre propre version : vous voici réalisateur !
Aujourd'hui, la musique de Jherek Bischoff me fait ce même effet. Il faut dire que les violons y sont pour beaucoup. Le symphonique inspire l'envolée songeresse et rêveuse.
Sur les 9 trop courtes pistes de cet album, Bischoff nous trimballe dans des ambiances... car c'est ça, la musique de film : de l'ambiance. Ce qui n'exclut en rien le rythme, la modernité, et la puissance. Bien au contraire

vendredi 15 juin 2012

Qui a peur du loup ?

Tout d'abord, un grand merci à RL. Vous savez, c'est mon ami (sur FB, et surtout dans la vie) pour lequel je m'étais amusé à mettre en doute la solidité d'une amitié au sujet de divergences d'avis musicaux, qui s'avérèrent être des convergences au final. C'était au sujet de SuperHeavy, un désastreux gâchis marketing sous la forme d'un album nul... C'est.
RL est donc, et bien sûr, resté mon ami, et hier, savourant le trafic entre la Porte d'Issy et celle de Champeret, il me fit écouter quelquechose dont j'avais entendu parler, mais qui ne me tentait - mais alors pas du tout !

jeudi 14 juin 2012

One Apple a day keeps the doctor away !

Faut-il qu'une artiste anglo-saxone ait subi un épouvantable traumatisme dans son enfance pour qu'elle ait un talent fou et déborde de créativité, d'émotion, de sensibilité ?
Dans la lignée délirante et brûlante de Tori Amos, voici Madame Pomme, madame Apple, Fiona Apple. Mon premier paragraphe fait référence à une même horreur vécue par ces deux créatrices : le viol. Ells se démarquent considérablement des productions actuelles, et ont, à mon sens, une puissance d'expression égale, chacune sur son registre exclusif.
Fiona Apple sort un incroyable album au titre dont même l'acronyme reste trop long, c'est là son seul défaut. Essayons l'acronyme : TIWIWTTDOTSAWCWSYMTRWED. C'est en effet un peu dur à mémoriser, à moins d'avoir un Mastère en mnémotechnique. J'arrête ici mes digressions pour parler sérieusement d'un album qui mérite qu'on l'écoute.

lundi 11 juin 2012

Un coup de crosse.

S'il vous plait, ne les appelez pas "citouci", mais simplement "cédeucé", ça me ferait plaisir. Car d'une part, ils sont 4 français, et d'autre part la légende raconte que C2C est l'acronyme de Coups de Cross. Alors, bon, s'il vous plaît.

Même si ces 4 gars sortent leur 1er album numérique, qui d'ailleurs n'est qu'un EP de 6 excellemts titres, ils ont déjà quelques albums vinyles a leur actif car, au contraire d'un David Guetta qui "mixe les bras en l'air" des pistes 100%numérisées (et déjà mixées...) ces messieurs travaillent cette matière noire et noble : ils sont DJ's. Pardon... Ils sont plusieurs fois champions du monde de mix, que ce soit en équipe ou individuellement. Deux d'entre eux font partie de Hocus Pocus, les 2 autres mettent leur talent au service de Beat Torrent.


vendredi 8 juin 2012

Toi, l'Apatride, lève-toi !

Oh ! La belle bleue ! C'est en gros ce que l'on pourrait dire de cette musique si elle devait être perçue par les yeux : un vrai feu d'artifices, une suite d'explosions de sons, plaqués pour la plupart afin d'occuper l'intégralité du spectre auditif à tous les instants, mais attention : sans saturation.
Man Without Country, avec leur album Foe nous emportent en voyages. Un voyage temporel d'abord, au cœur des années 90 et du beau label 4AD. Nous sommes dans une veine nourrie d'alternatif, d'électronique, des basses sorties tout droit d'une new wave sombre... Le gothique flamboyant, mais avec quelques arcades romanes histoire d'apporter un peu de rigueur passéiste à ceux qui voudraient considérer que ces sons tiennent de la fioriture décorative. Les origines galloises du duo sont, de fait, pour beaucoup dans ces sonorités.

Ensuite, il y a un voyage qui sera… le vôtre. Fermant les yeux, accompagné ou non de volutes aussi décontractantes qu'illégales, vous embarquez à bord d'un vaisseau qui vous emmènera dans les contrées les plus reculées, vierges de tout regard, puisque c'est celui de votre âme qui se posera en premier dessus… (oui, je me lâche un peu...)

Man Without Country ressemble à un revival, un heureux revival, savamment mis à la sauce 2012, les technologies aidant, et un souci du détail ayant dirigé ce très beau travail.

Je vous le conseille, comme mon ami Fred me l'a conseillé (thanx mate!).

Et puis, comme c'est Noël, à 6 mois près, je vous colle 2 videos : "Puppets", extrait de l'album évoqué ici, et "All is Full Of Love", une belle cover du morceau de la trublione de Reykjavik, Björk. Cette reprise n'est pas dans l'album.

Enjoy. Peace & B wild !


lundi 28 mai 2012

Un choix suprême

Je ne sais pas pourquoi, mais samedi, j'ai eu une pulsion. Il fallait que je me remette du NTM dans les ouïes.
Je l'avoue, aux toutes premières heures de Suprême NTM - car n'oublions pas le vrai nom political correct du groupe - je n'ai pas vraiment adhéré. C'est avec "1993 J'Appuye sur la Gachette" que j'ai senti la vibe. La putain de vibe...
Hier, donc, je me suis donné comme mission de réécouter les 4 albums qui constituent la fulgurante ascension de ce collectif mené - s'il est besoin de le rappeler - par Kool Shen et Joey Starr. En fait, je voulais savoir si leur musique qui a en gros 20 ans d'âge avait pris des rides, ou même si elle était devenue has-been.
... Oh la vache... C'est la claque du siècle. J'habite St Denis - neuf cube - terre nourrissière de NTM, et depuis 10 ans que j'y vis, mes moments de piéton sont souvent animés par le rythme sourd qui sort des voitures, toutes fenêtres ouvertes, laissant hurler à la rue l'évident rap de la dernière heure. Je vous l'affirme, ce rap là oscille entre médiocrité et nullité. Il est mauvais copieur, bas de gamme, et à ranger dans les rayons à côté de l'after shave Mennen dont s'aspergent quotidiennement ses auditeurs.
Revenons à NTM : non seulement leur son est toujours d'actualité, mais surtout, il reste inégalé et, je me permets de le dire - inégalable, pour la simple et bonne raison qu'ils ne sont jamais dans la caricature du rap after shave évoqué plus haut. Leur musique, leur scande est vécu. Ils ont même un humour incroyable. Pour ce qui est autour, les rythmes, les samples, le mix, l'orchestration et la mise en scène de tous ces ingrédients, c'est un zéro faute. Tout est bon dans NTM, et je ne sais même pas si c'est Hallal.

En gros, si j'ai un reproche à leur faire, c'est d'avoir grillé toutes les cartouches du rap français, sans laisser la place à quiconque derrière pour apporter quelque chose. De telle sorte qu'aujourd'hui, ne restent plus que des suiveurs, copieurs de bas-étages. Une exception tout de même, Cabadzi. Mais ça n'est presque plus du rap... 
 Cet article est lá, quand même, pour vous inciter à vous replonger, en apnée jamais juvénile, dans les 4 albums qui firent l'histoire de NTM, ou de Suprême NTM (à vous de choisir). S'il y a la hargne et la haine inhérentes au rap, au hip-hop, ces albums sont fait d'une multiplicité de maîtrise d'oeuvre et de créativité : un groove qui vous prend aux tripes, des samples dont la qualité n'a d'égale que celle de celui qui les mixe, et puis... Et puis... Cette fluidité vocale, toujours articulée, cette verve, ce scande...
Et puis, il y a ce doute... quand on écoute NTM, on ne sais plus trop si on va suivre le rythme parfois langoureux du beat, ou la Suprême excitation d'un rap ravageur...
NTM est magique. Ils n'ont pas pris une ride. Ils ont tout compris - à quelques exceptions près - au hip-hop, et ont su traduire cette culture à la sauce française par le poste de douane de Saint-Denis.
Écoutez-les. Vous bougerez, vous grooverez, vous sourirez, vous vous marrerez, vous vous poserez des questions et puis, surtout, vous écouterez un son unique, diablement bon. L'album "Authentik", premier opus du groupe, est déjà marqué d'une maîtrise incroyable, le verbe y est aussi fort et puissant que le rythme. "Le Monde de Demain"... Une anthologie du rap français à lui seul. Ce morceau prévient de la menace qui enfle et éclatera 14 ans plus tard au travers des émeutes de 2005... Musicalement, un sample tiré de Trouble Man de Marvin Gaye, remanié avec grand art par des beats de folie et Kool et Joey déroulant leur scande avec fureur et une fluidité déconcertante. La modération est ici exclue.

Enjoy, enjoy, enjoy, enjoy et enjoy again.
Peace & B wild... et n'oubliez pas de passer le spliff ;-)


mercredi 23 mai 2012

Ze voïce.

Pour ceux qui ont suivi le télécrochet organisé récemment par la 1ère chaîne de télévision, The Voice, qui a vu un me-too product de Tom Jones (en nettement moins pêchu...) être porté aux nues, voici aujourd'hui de quoi renvoyer au vestiaire tous les candidats qui se sont présentés à cette émission... ainsi que leurs coaches d'ailleurs.

Surtout, ne vous fiez pas à son nom : c'est typiquement un nom de chanteuse à deux balles-pop-techno-le-temps-d'un-tube. Elle s'appelle Kimbra (je vous avais prévenus) et propose un album intitulé Vows. C'est hyper bon, hyper bien. Je pourrais m'arrêter là en considérant qu'il vaut mieux faire court et direct, mais cela m'empêcherait de vous évoquer la grande originalité musicale de cet album, tant dans ses compositions, son orchestrations, ses arythmies parfois, et surtout... cette voix ! Je me ravise : les candidats de The Voice ne sont pas au vestiaire : ils sont tapis au fond du placard en se disant qu'ils n'avaient finalement aucune raison de se présenter. Même Louis qui méritait largement, selon moi, de gagner.

Kimbra nous vient de Nouvelle-Zélande, et vient de disposer d'un joli peidestal en apportant sa voix à "Somebody That I Used To Know" de Gotye. Elle nous embarque ici à bord de sa voix pour visiter des univers musicaux qui oscillent entre féerie, grandiloquence, magie, mystère... Parfois, elle s'aide par une utilisation savante et experte du sampler, qui n'est pas sans me faire penser à Imogen Heap. J'ai un souci avec Kimbra : je ne sais pas vraiment s'il s'agît de Pop... Allez savoir.. Cette musique n'a jamais été entendue jusqu'à présent. Ça bouge. ça s'apaise, ça s'envole et ça virevolte dans une profusion sonore qui, même si elle est puissante, ne déborde jamais.

Kimbra vous épatera par sa maturité et sa maîtrise vocale. Elle vous déroutera en vous procurant de très belles sensations allant jusqu'à la mise au garde-à-vous des poils des avant-bras. Si, si. La dernière fois que me suis embrasé de la sorte, c'était pour Jo Hamilton. D'ailleurs, et ça n'a aucun rapport, Kimbra est née dans un patelin qui s'appelle Hamilton...

Foncez donc  sur Kimbra et son superbe Vows !
Enjoy et, as always, Peace & B wild... Le mot "wild" a toute sa raison d'être ici.


dimanche 6 mai 2012

Pop-up.

Vous aimez la pop ? Vous allez être servis ! 

Après avoir sorti un EP en février dernier, les bons lurons de Electric Guest nous proposent Mondo, un album avec 10 vrais morceaux de musique dedans. Tout ça est très très bien ficelé.
A mon sens, les Girls devraient aimer plus que les Boys : c'est assez sucré, mais pas trop, juste ce qu'il faut.
Il y a bien sûr le flagship, "This Head I Hold", avec son rythme sorti de la scène de l'Appolo Theatre des grandes heures de James Brown ou autre Lyn Collins. C'est un rythme qui incitera votre booty à mover de façon frénétique et amusante (c'est de la pop !). Mais ce son emprunté aux années 50/60 est merveilleusement remanié à la sauce d'aujourd'hui. Pas de nostalgie sonore ici. Que de la modernité bien placée. Plus loin dans l'album, "The Bait" virevolte encore sur cette veine, avec un accent plus pop encore.
Toujours extrait de l'EP, American Daydream vous fera chalouper doucereusement, langoureusement, et très agréablement... Oui : ça fait beaucoup d'adverbes, mais ils sont mérités.
Et mon coup de coeur sera "Amber". Une belle douceur, avec - toujours - tout ce qu'il faut de profondeur, et une très belle balance des sons electro et "classiques". De la vraie pop, quoi.

La déception de cet album réside dans un aspect purement quantitatif... et j'adresse donc un petit conseil à ceux qui connaissent ou ont déjà l'EP "This Head I Hold" dans leur discothèque : sur les 5 morceaux de l'EP de février, 4 sont repris sur le LP... Ce qui ne laisse que 6 pistes à mettre au rang de la découverte. Pour ma part, j'aurais sincèrement apprécié d'en avoir un peu plus à découvrir, surtout quand c'est bon pour les oreilles et tout le reste.

Allez : enjoy, et comme toujours, Peace & B wild. 


lundi 16 avril 2012

Haroun, sors de ce corps.

Un mien lecteur est musicien. Je suis d'ailleurs très honoré d'avoir un musicien parmi cette foule délirante et trépignant d'impatience devant fessebouc en attendant l'Apparition auréolée du Saint-Post - ooooh oui - leur annonçant la publication du nouvel article de DTLS-la page zik. Amène.
Je crois que cet homme porte le plus beau nom - ou pseudonyme - qui soit : Gilles Bel Ange. Revenons-donc à nos lucioles.  Elles sont musicales.
Il y a quelques temps, ce Bel Ange vint à moi pour une Annonciation. Hopopop ! Non ! je ne porte pas en moi le Messie, ni tout autre être dont le géniteur se situerait bien au-dessus des parties ou des partis. Gabriel (je trouve que ça sonne mieux que Gilles dans ce contexte annonciateur) m'apportait la nouvelle de la sortie du 1er album du sien Groupe : Multiply est le nom de ce 1er opus, Tazieff est le nom du groupe.
Nul doute possible, c'est du rock. Electrique. Et surtout pas électronique. Je vous précise qu'afin de préserver toute objectivité, j'écris ce début de texte sans avoir lu le dossier de presse que Gilles-Gabriel m'a adressé.
Qu'entends-je alors dans mes headphones pluggés ? Des influences qui me semblent flagrantes. Certes, il s'agit d'un genre sur lequel je ne suis pas grand spécialiste, mais mes oreilles, en de nombreuses années, ont eu le temps d'écouter et d'entendre tellement de choses.... Et voilà donc qu'un mélange de Nick Cave et de Nirvana me chatouille l'enclume ; plus tard, les guitares langoureuses (mais violentes) de Muse m'émoustillent le marteau. Ce même marteau frappe alors mon tympan tendu comme une peau de tambour pour me donner les sons d'une batterie... un son comme... comme... comme quoi ? Comme "ça faisait longtemps que j'en avais pas entendu": du brut et du pur. La basse a un bon gros son lourd et bien présent. Quant aux guitares, j'ose imaginer qu'elle sont raccordées à un rack entier de pédales en tout genre, afin de sortir un son qui, rarement, redescend d'une saturation nécessaire au genre. Donc un rock Indé, appuyé par une pointe de grunge et un son simplement naturel... C'est de l'essence de rock, et leurs deux pieds pianotant sur les pédales, ça fait du bien. Beaucoup de bien par où ça passe.
Et maintenant je prends le dossier de presse pour vous parler des p'tits gars qui enjoyent nos ouïes. Il y a 4 bonshommes. Des touches-à-tout pour lesquels la musique a l'air de n'être qu'une de leurs activités :
  • Le bassiste vient du funk, ce qui explique une si belle présence de l'instrument, forcément... et puis tenez, il s'appelle Gilles : comme l'Ange Gabriel qui m'a informé de la sortie de la galette !
  • Le seul membre du groupe qui ait des bases académiques, je vous le donne en mille : c'est le batteur ! Il s'appelle Dan.
  • Puis il y a les deux distordeurs de sons de cordes, Romain et Christophe, les deux gratteux dont le second apporte sa voix. Continuellement, ils jouent chacun de leurs deux mains... l'un de leur pieds pianotant sur le clavier que forment les nombreuses pédales...
Le résultat est vraiment bon - le morceau-titre, Multiply, est un excellent exemple. En ces temps de musiques passées sous la moulinettes de processeurs-épurateurs industriels, il fait bon entendre et écouter quelque chose qui ne sonne pas le trafiqué en post-prod.
Mais alors, comment se procurer cet album ? Pour le moment (depuis ce matin, 16 avril 2012) et en attendant que la reconnaissance des grandes plateformes de téléchargement leur arrive, c'est chez eux qu'il faut aller, et ça se trouve là : http://tazieff.bandcamp.com/, pour 9€, vous en aurez pour vos oreilles... pour le truc grisâtre se trouvant entre vos pavillons. Pour les amoureux de support physique, il faudra attendre le mois de mai pour voir le CD. J'ose suggérer à Gilles Gabriel Bel Ange, si les moyens le permettent, quelques pressages de galettes bien noires, bien sombres, et bien jolies... C'est typiquement une musique qui supporte, à mon sens, la dureté du diamant sur la souplesse du vinyle.
Allez : Enjoy, Peace & B Wild

vendredi 13 avril 2012

Un direct du gauche

Ça pourrait être un album de campagne, une galette d'hymnes à la gloire d'un mélanchonisme fervent et, tout comme le candidat du Front de gauche, il y a du talent, du grand talent... Même si, au hasard d'une des pistes, un "votez Besancenot" est perceptible... Si, si.
Attention, cette reconnaissance de talent reste exempte de toute annonce d'obédiance de ma part. Je suis là pour parler musique.

Ce groupe s'appelle Cabadzi. Ce sont 4 dingues qui développent, sur les 14 morceaux qui forment l'album "Digère et recrache", un gros son totalement inclassable, du hip hop à la sauce mélodieuse, avec des vrais morceaux d'instruments dedans, sur fond de rythmes diablement composés. Les textes - donc hyper militantes - sont scandés, décriés avec brio et sa soeur la hargne dégoutée.
Il y a du Noir Désir des belles heures là-dedans, car à la hargne s'ajoute une écriture mêlant le réalisme à une certaine poésie. En résumé, jamais vous n'avez pu entendre un tel son. La où nous avons une grande chance, c'est que ce son est vraiment bon.

Donc, en dehors de toute couleur, de tout parti-pris politique, je vous recommande cet album. A écouter fort, et violemment.

Enjoy, Peace & B wild, et n'oubliez pas vos procurations en ces périodes de vacances et de ponts qui s'annoncent.


mardi 27 mars 2012

L'Union fait la Force

Avec une bonne dose de hip-hop et bel assaisonnement d'electro, voici un album qui ravira toutes celles et tous ceux qui recherchent à la fois du bon son, du rythme et une musique qui se fera remarquer par son originalité. Amateurs de basses profondes, la dose est très bien servie avec des vibes que je qualifierais de "grasses". Dans le bon sens du terne. 

"Analogtronics", comme évoqué par ma première phrase, porte donc très bien son nom. Union, le nom de la formation, ajoute à la compréhension de ce très bel alliage musical.
On ne sait plus si c'est de l'electro "blackisée" ou du hip-hop "whitisé", serait-on en train d'entendre une nouvelle sorte de world music, puisque cette appellation devient un fourre-tout épouvantable en y associant tout mélange culturel.. Et bien souvent désastreux à mon sens. Peter Gab', avec l'énorme respect que je vous voue du fait de votre immense talent, qu'est-ce que vous nous les cassez (les oreilles... Et plus si affinité) depuis 25 piges ! 

Quoiqu'il en soit, l'ensemble des 21 pistes de cet album est à garder, rien á jeter. Il est soigneusement baigné d'une belle régularité, l'association "electro-hiphop" y est partout bien dosée, orchestrée, mixée, appuyée, tout de même, par des sons aussi produits par des doigts, des voix, des pieds... Des êtres humains, bourrés de talents.

Ecoutez, achetez, telechargez, et surtout : partagez le grand plaisir que Union sera à même de vous procurer.

Enjoy. Peace & B wild.


jeudi 1 mars 2012

Un petit tour en voiture ?

Une incroyable voix. Didier Varrod sur Inter dit qu'elle tutoie les anges. Je n'irai pas jusque là car j'attribuerais ce type de commentaire à des tessitures et des textures telles que celle de Anthony Hegarty (Anthony and the Jonhsons). Toutefois, on peut dire que cet homme n'a pas la voix de son physique.

Mais il n'y a pas que la voix. Il y a un magnifique univers musical, lyrique qui vous enveloppe les ouies, les cajole, leur donne des "little treats"... Vous aller valser assez calmement ma foi, entre les influences évidentes des Beatles, de Placebo (Molko, sors de ce corps), de Muse, de Radiohead... Un joli cocktail servi sur un album régulier et vraiment bien produit dont le titre est tout simplement Rover, comme Eponine Tenardier.

Je vous le conseille, cet album, du premier au dernier morceau, à savourer seul ou accompagné, et je préfèrerais la deuxième option, ça permettra à Rover d'être connu par plus de personnes, il le vaut bien.

Enjoy.

Peace & B Wild.

lundi 13 février 2012

Merci Lavige ! (avec un cadeau)

Oui, c'est un grand merci que j'adresse à Laurent Lavige – "les nuits de Lavige" sur France Inter, de minuit à une heure du mat'. Si cette émission peut être mal ressentie dans son écriture - c'est un road movie radiophonique, mais bien foutu - la programmation musicale y est inégale, variée mais plutôt très bonne dans l'ensemble... en tout cas pour les vieux routards.
Mais surtout, parfois, des sursauts de bonheur auditifs hors du commun, des pépites rutilantes viennent enluminer ce très officiel milieu de la nuit...

Jeudi soir, ou plutôt vendredi matin donc, ce fut une bulle, une parenthèse dans l'espace temps.
Lavige nous a ressorti un groupe qui n'a produit que deux albums depuis 2002… le dernier datant de 2005. Il est a supposer que ce duo de blackettes "made in the UK" a splitté en vol depuis… Je vous présente Floetry.

C'est de leur deuxième opus, Flo'Ology, que Lavige a extrait la perle qui m'a saisi alors que j'essayais de m'effondrer dans les bras de morphée. C'est le morceau d'ouverture qui est intitulé "Blessed 2 Have", et qui contient un sample de School de Supertramp (Album Crime Of The Century, 1974).

Le R'n'B y est servi à la sauce rap dans un dosage digne d'un grand chef, sans lourdeur, et avec des moments aériens.
 
J'appose un sticker "five stars" mérité sur ce morceau, surtout quand il est mixé derrière avec le sus-cité School de Supertramp. Comme vous êtes beaux et gentils, je vous offre ce mix : il vous suffit de cliquer sur  CADEAU. Le lien est valable 1 mois, après, faites moi vos demandes via FB...

Parce que vous le valez bien. Et parce qu'il le vaut bien, ce morceau.
 
Enjoy !! 
 
Peace & B Wild.


vendredi 10 février 2012

Caviar sauce gribiche.

Le voilà ! Il est sorti. Ou plutôt il est "enfin" sorti. "Born to Die" de Lana Del Rey, album tant attendu depuis plus de deux mois que les premiéres fuites ont mouillé la Toile, a vu le jour !
Il faut avouer qu'au niveau de l'égrainement de l'info pour faire monter la sauce, c'est un cas d'école. L'attente a aussi été rendue insupportable par une tournée de chauffe du public qui a rempli son office. Toutes celles et tous ceux qui ont pu la voir ont été autant d'outils du buzz créé par cette créature.
Lana, attendue comme le Messie, son album découvert comme le Saint Graal. Quand je parle de Messie, j'en veux pour preuve la Grande Question qui a précédé la sortie du Saint-Graal car, relayé par la crème de la critique musicale, l'interrogation était sur le fait que Lana serait peut-être un fake...
Bon j'arrête mes tergiversations qui, à l'image de la sortie de cet album, vous font trépigner d'impatience car vous n'attendez qu'une chose : un avis, à partager ou à contrecarrer.
Aparté : j'en profite pour vous annoncer que, oui : je vous vois bien, là, l'index sur la molette de la souris, ou ici, le même index prêt à faire monter la page sur le mobile.
Mesdames et Messieurs : voici mon avis !

Elle est parfaite, la Lana :
  • une plastique de rêve. Apparemment bien aidée par la chirurgie du même nom. Il y a du syndrome "bouche coin-coin"... Amis d'Emmanuelle Béart, de Johnny, de Deneuve, de ... reccueillez-vous.
  • une trés belle voix, qui sait faire perdre la tête. En écoutant cet album, on l'entend aussi bien avec une voix basse et grave qu'avec les sons fluets d'une jeune fille en fleur. Il y a de la femme-enfant dans cette voix...
  • ... Et cette perfection de la personne est accompagnée par une prod de la mort. Des orchestrations au poil, une balance calculée à la pile atomique doublée d'un laser de micro chirurgie. Lana est un produit dans lequel ses producteurs croient beaucoup, manifestement.
Donc, tout va très très bien, je vous rassure.

Mais là où ça va moins bien (je ne vous rassure plus), c'est sur l'écoute de tout l'album. Très honnêtement, à part un morceau - Million Dollar Man - j'ai eu la trop forte impression d'emtendre un et un seul morceau de 60 minutes et 46 secondes. C'est lassant. Surtout quand le rythme est langoureux, tout droit sorti des 90's. Souvenez-vous : Sinead O'Connor reprenant "Nothing Compares 2 U" en 1990... Bah voilà, nous somme dans cette thématique rythmique de bout en bout. Sauf qu'ici, la langueur monotone des violons et de la batterie électronique est renforcée par la lascivivité du chant de la jolie fille.

Quant à la pochette, aurait-elle voulu avoir l'air plus "profonde", plus naturelle voire plus intellectuelle tout en proposant une musique hyper mainstream, Lana Del Rey aurait choisi une couv' d'album sur laquelle elle aurait eu moins l'air d'une barbie... Non ?
Bon, oui... je l'avoue : je n'aime pas être déçu. Je m'attendais á un truc extraordinaire...Et je n'aime pas les talents gâchés, car elle en a, du talent ! J'ai commandé du caviar, et cet imbécile en cuisine m'a servi du caviar sauce gribiche. Ça va pas ensemble. C'est tout.
J'espère que son 2nd album sera moins lourdement accompagné, plus nature et moins fardé.

Enjoy si vous pouvez.

Peace & B wild

jeudi 2 février 2012

Voyage au pays de la Grande Soulitude

Après avoir évoqué avec vous le véritable meilleur album de Marvin Gaye (ici), et ayant ouvert une brêche sur un style musical et une période faste, me voilà pris d'une irrésistible envie de partager avec vous les pépites qui peuvent émailler à jamais vos oreilles.
Et il y en a moult, pléthore, vachement et beaucoup.
Il faut dire que c'est une époque de révolution et d'affirmation qui emboîte le pas aux grandes marches et autres événements majeurs violents (Black Panthers) et pacifistes (I had a Dream...) des années 60. Parce que les 70's' sont le point de départ d'une existence, celle des blacks (américains, seulement eux), ils peuvent enfin s'exprimer au pays du monde libre et de l'American Dream, ce dernier n'est toutefois permis qu'aux white, tout en accordant un "certain" droit d'expression aux minorités qui peuvent se voir, parler, revendiquer... mais toujours entre elles, et à partir de leurs bases si ouvertement cloisonnées que sont les ghettos.

J'ai dit "ghetto" ?... Et hop ! Pirouette, et je rebondis ! Voici que déboule Donny Hathaway. Fabuleux pianiste qui a su maîtriser un instrument et toutes ses subtilités sonores : le piano électrique. Donny hathaway n'est pas très connu. Avouons-le.
Sa courte carrière musicale lui aura perlmis de sortir 7 albums, dont 2 live, et un album en collaboration avec Roberta Flack. C'est avec son 1er album en 1970 qu'il a créé son indélébile chef d'oeuvre : "The Ghetto". Quand je parle de courte carrière, c'est qu'il a été retrouvé apparemment suicidé dans sa chambre d'hôtel en 1979.

The Ghetto est un hymne, un cap... Que dis-je : une péninsule. Un sublime cri de libération sociale et raciale, un hurlement identitaire.
Malgré les différentes versions et interpretations de ce "the Ghetto", Il est à écouter exclusivement dans sa version de l'album "Donny Hathaway Live" enregistré en 1972 en public comme son nom l'indique. Ici, amis internautes, communiquants et autres publicitaires en mal d'une réalité augmentée par les bits et les pixels, vous prendrez une leçon de savoir vivre, de savoir être, et de savoir tout court. Les "digital natives" peuvent se rhabiller avec leurs megas et teras, leur twits et autres snobismes technologiquements surfaits.
Ici, reigne l'analogique, le vrai, durant plus de 12 minutes. Cet enregistrement est l'illustration avec un grand "I" de ce que sont la communication et l'interactivité.
En plus de "The Ghetto", l'album "Donny Hathaway Live" vous filera des frissons en écoutant, entre autres, "you've got a Friend", une énième interprétation qui fait oublier toutes les autres, un "What's Going On" (dingue ! Je parlais de Marvin, tout là-haut !) qui est un magnifique hommage du vivant de ce soul brother, et un "Jealous Guy" incroyable. Sur ce dernier morceau, on sent l'origine blanche du morceau : le public y est nettement moins participatif...

"The Ghetto" vous donnera le tournis. Il pourra appeler les plus négatifs à regretter de ne pas avoir été dans cette salle de concert, de ne pas avoir vécu cet extraordinaire moment de musique, de partage d'émotion intense, d'alliance... qui n'était que dans un seul but : prendre du bon temps, pour tous et chacun.
La grande chance des plus positifs est de disposer d'un tel enregistrement, leur permettant de s'associer à ce moment, de fermer les yeux en écoutant, et de dessiner gentiment un sourire béat sur un visage que la musique aura rendu angélique.
Il faut que je vous le dise : vous êtes belles et beaux quand vous écoutez de la bonne musique.

Donny Hathaway, ici joue avec son public. Et son public joue avec Donny. Une égalité parfaite entre les parties... à ce seul détail près : Donny et ses accompagnateurs-musiciens sont totalement fabuleux et bons. C'est "chacun à sa place, pour le plaisir de tous".

"The Ghetto" a été interpreté par de nombreux artistes, Georges Benson fait partie de ces bienfaiteurs, mais il ne fait nul doute que Donny Hattaway nous emmène ici dans la meilleure écoute : profitez du plaisir qu'il y prend... du plaisir que son public y prend... Vivez le plaisir que vous y prenez.

Enjoy,
Peace & B wild.