vendredi 27 janvier 2012

Voici, mes Chers !

... Bon, sur Marvin Gaye, la messe a été dite maintes et maintes fois : c'est l'album "What's Going On" qui serait son meilleur.

 Cet album - certes totalement excellent - doit sa notoriété à plusieurs facteurs :
  •  il est le pivot intellectuel et artistique de Marvin.  En effet, après avoir été chanteur-à-midinettes durant les années 60 (bien propre sur lui, rasé de près, gendre idéal) et à la suite d'un événement qui l'aura profondément choqué - la mort de Tammi Terrell - il s'est lancé dans cet album-concept, en 71, sur lequel il a commencé à épancher dans ses textes ses opinions, ses messages, une détresse.
  •  Marvin revendique sur cette galette une black power, ou plutôt une négritude dans sa musique, la black music des 70's, dans laquelle les racines africaines sortent de terre autrement : le blues se transforme en soul, mâtinée de R'n'B, et c'est diablement bon.
  •  WGO est tout simplement bon... les textes, la musique et la si voluptueuse interprétation de Marvin.
Mais cette messe fut trop vite dite, car Marvin, avant que son père ne lui tire une balle le 1er avril 84 (pas bonne, la blague... vraiment pas bonne), a heureusement eu le temps d'enregistrer bien d'autres albums. Parmi eux, il y a celui sur lequel il exprime au mieux sa maîtrise absolue : la sensualité. En 1978, Marvin Gaye a sorti un album magistral et malheureusement trop méconnu, "Here My Dear". Une essence de soul, de rythme, de groove, d'africanité, d'amour et de sensualité... Un massage pour les oreilles et l'esprit.

Je vous conseille... Non ! Je vous ordonne donc d'écouter "Here My Dear",
Si je me permets se briser ainsi ce qui pour moi est un poncif, c'est parce que Marvin est un accompagnateur de ma vie depuis 30 ans, presque au quotidien. Et mon seul désir ici est de partager avec vous ce que j'estime être le meilleur... Une chose me conforte et me réconforte : dans mes quelques amis qui connaissent bien Marvin Gaye, sa carrière, sa vie, sa musique, son errance aussi... tous s'accordent pour porter Here My Dear sur la plus haute marche de la discographie de ce grand, beau et particulièrement talentueux Monsieur. Cette remise à l'heure, certes très subjective, d'une pendule musicale n'exclut en rien un jugement particulièrement considéré sur bien d'autres albums de l'artiste, What's Going On en fait partie, Let's Get It On bien sûr, I Want You et, dans un genre plus moderne, le dernier de son vivant : Midnight Love. Mais ici, faisons la part belle à Here My Dear, donc.

Alors, enjoy
Peace & B Wild !

mardi 24 janvier 2012

Un peu d'Histoire.

Durant la Seconde Guerre Mondiale, nos voisins Allemands (qui - je le rappelle - n'étaient pas tout à fait des amis au moment des faits) dépensaient des marks et une énergie sans nulle autre pareille pour trouver la Pierre Philosophale leur permettant d'accéder au Saint Graal de l'Arme Absolue, ce qui, vous en conviendrez, fait beaucoup de majuscules pour une aide à la solution finale. Pour cela, ils avaient mis en place un vaste programme d'enrichissement de matériau, le tout étant basé dans les pays nordiques, un froid quasi permanent leur y assurant une tranquillité quasi parfaite. Cette denrée qu'ils cherchaient à produire était appelée l'Eau Lourde. Elle n'a rien à voir avec l'Eau de Lourdes car, si miraculeuse qu'elle soit, la fille de Madonna est bien étrangère à toute cette partie trop sombre de l'Histoire teutonne.

Mais pourquoi vous parlé-je de l'eau lourde ? Parce que c'est quelque chose qui m'a toujours épaté : que des physiciens et chercheurs se prennent la tête à alourdir une matière apparemment aussi pleine que l'eau... Et puisque je suis autant docteur en physique nucléaire que je m'appelle Rosemonde, ce type de découverte et de concept atteint ma compréhension comme Monsieur Poutou atteindra la Présidence de la République. C'est pour vous dire...
Sur ce même registre de mon incompréhension, sachez que certaines personnes, de nos jours, ont même imaginé une plume lourde !! Si, si.

Elle est le savant et ingénieux résultat d'une association de personnalités intelligentes et talentueuses, qui composent et jouent des musiques tout en les accompagnant de textes écrits, puis chantés en accord avec la musique initiale : A Heavy Feather est un groupe que je vous recommande. Ils sont à la croisée du rock et de l'electro. Afin de séduire les plus jeunes d'esprit parmi les plus âgés ;-) , on fraye ici avec une new wave très gracieusement remise au goût du jour. Oui, cet album apportera tout ce qu'il y a d'appréciable pour des oreilles que vous aimerez à bien entretenir.

L'album que nous propose A Heavy Feather n'a qu'un seul défaut : un titre qui s'avère être presqu'aussi long qu'une phrase du Kurx. Pour les taggers de mp3, un effort de concentration sera alors requis : You're The Lotion On Darkness Knuckles As It Punches Light In The face. Si, si : c'est le titre...
A part ce trop long défaut, tout est bien... Une belle prod, de beaux sons, innovants et harmonieux, des voix à la fois douces et profondes.

Pour les multilinguistes, je vous propose leur site, 100% écrit en stömeksindort oriental, en cliquant sur le LA
... Bon allez, j'arrête là, parce qu'il est difficile d'exprimer le plaisir et la plénitude dans lesquels cet album peuvent vous plonger. Je n'ai qu'un conseil : dussiez-vous avoir un minimum de respect pour vos ouïes, l'écoutage, le streamage, le pompage, l'achetage de cet album seront les preuves de considération que vous apporterez aux ouïes sus-nommées... Donc, s'il vous plait, faites-vous un bon plaisir.

Enjoy
Peace & B wild

vendredi 6 janvier 2012

Un chef d'oeuvre revu et sublimé.

Alain Bashung, s'il n'est plus là, ne nous lassera jamais.

- Sa voix, faite de désinvolture et de force vive. C'est une douce violence, à l'image d'une Fantaisie Militaire... 
- Ses musiques qui ont marqué de leur empreinte tant d'époques. 
- Puis ses textes qui, quand ils ne sont pas d'une suggestivité absolue dépeinte avec la grâce de maestros du verbe, peuvent encore nous occuper pendant mille ans dans le but inatteignable d'en comprendre la seule et bonne signification, la substantifique moelle...

Dans le merveilleux répertoire qu'il nous laisse, il faut que vous écoutiez une pépite. Certes, les mots et les notes ne sont pas de lui mais... qui mieux que Bashung était capable de chanter du Gainsbourg ? Je vous le demande ! Personne... Et quand Bashung reprend le chef d'oeuvre "l'Homme à Tête de Chou", l'intégralité de l'album est ici sublimée. Oui, Bashung est un sublimateur de mots, et pas qu'avec le gainsbarre. C'est un grand comédien de la chanson qui a eu l'immense qualité de savoir choisir ce qu'il pouvait, ce qu'il devait chanter, afin de nous procurer des sensations extra-o

Redécouvrez cet album avec Alain Baschung, vous ferez alors d'une pierre deux coups en écoutant deux génies malheureusement disparus.
 
L'Homme à Tête de Chou est un album totalement érotique ; quand il est chanté/dit par Gainsbourg, il est sciemment emprunt de lubricité pour notre plus grand plaisir. Quand Bashung est au micro, il engage la compassion, l'envie... Le tout dans une réorchestration qui, si elle est définitivement plus rock, plus dure et plus violente, ne se permet à aucun moment de changer l'esprit dand lequel les notes furent posées sur la portée par le Grand Serge. Pas de place ici au crime de lèse-gainsbourg ! Cette "cover" baigne dans le respect de l'auteur. Régalez-vous. Elle fut initiée pour un projet chorégraphique qui n'a pu être abouti, du moins dans sa forme initiale, du fait du départ de Bashung. Ce projet comprenait en effet la présence du chanteur sur scène, alors que les danseurs de Jean-Claude Gallotta se contorsonnaient afin de ressortir le sexe, la jalousie... la folie. Le spectable fut créé, post mortem, à Grenoble, suivi d'une tournée française. Encore une fois, écoutez, écoutez cette version...

 
Puisque nous sommes dans le chaud, le sensuel, le lubrique et l'émotion, dans cette même veine je vous recommande un morceau d'un oublié. Pierre Vassiliu. Il n'a pas fait que chanter "Qui c'est celui-là", chanson qui a tant amusé les foules parce qu'elle était écoutée au premier degré et rythmée à la pinacolada... Non, Vassiliu a fait d'autres choses. Certaines sont très marquées "peace & Love" des années 70, tendance larzac bienheureux, sexe délibérement libéré, fornication communautaire presqu'obligée pour ne pas se faire virer du gîte...mais d'autres chansons méritent l'arrêt, l'attention. Parmi celles-ci, il y a "film". Une chanson balancée par une phrase/gimmick qui rythme toute la ligne musicale. Elle raconte ce mec qui, histoire de ne pas rentrer à 22h00 sans que rien ne soit passé, décide de se taper une pute, très normalement et très simplement... Même si ce morceau s'appelle "film", Vassiliu nous raconte SON histoire. C'est un reportage... en chanson, à écouter et à entendre.

Bon, vous voilà avec une belle liste de courses : L'homme à Tête de Chou par Bashung ne manquera pas de vous pousser à réécouter la version originale par Gainsbourg... Et puis "Film" par Vassiliu.

Ma formule de fin a ici toute sa raison d'être (heu... Sur les autres posts aussi !) :

Enjoy, Peace & B Wild.