lundi 13 février 2012

Merci Lavige ! (avec un cadeau)

Oui, c'est un grand merci que j'adresse à Laurent Lavige – "les nuits de Lavige" sur France Inter, de minuit à une heure du mat'. Si cette émission peut être mal ressentie dans son écriture - c'est un road movie radiophonique, mais bien foutu - la programmation musicale y est inégale, variée mais plutôt très bonne dans l'ensemble... en tout cas pour les vieux routards.
Mais surtout, parfois, des sursauts de bonheur auditifs hors du commun, des pépites rutilantes viennent enluminer ce très officiel milieu de la nuit...

Jeudi soir, ou plutôt vendredi matin donc, ce fut une bulle, une parenthèse dans l'espace temps.
Lavige nous a ressorti un groupe qui n'a produit que deux albums depuis 2002… le dernier datant de 2005. Il est a supposer que ce duo de blackettes "made in the UK" a splitté en vol depuis… Je vous présente Floetry.

C'est de leur deuxième opus, Flo'Ology, que Lavige a extrait la perle qui m'a saisi alors que j'essayais de m'effondrer dans les bras de morphée. C'est le morceau d'ouverture qui est intitulé "Blessed 2 Have", et qui contient un sample de School de Supertramp (Album Crime Of The Century, 1974).

Le R'n'B y est servi à la sauce rap dans un dosage digne d'un grand chef, sans lourdeur, et avec des moments aériens.
 
J'appose un sticker "five stars" mérité sur ce morceau, surtout quand il est mixé derrière avec le sus-cité School de Supertramp. Comme vous êtes beaux et gentils, je vous offre ce mix : il vous suffit de cliquer sur  CADEAU. Le lien est valable 1 mois, après, faites moi vos demandes via FB...

Parce que vous le valez bien. Et parce qu'il le vaut bien, ce morceau.
 
Enjoy !! 
 
Peace & B Wild.


vendredi 10 février 2012

Caviar sauce gribiche.

Le voilà ! Il est sorti. Ou plutôt il est "enfin" sorti. "Born to Die" de Lana Del Rey, album tant attendu depuis plus de deux mois que les premiéres fuites ont mouillé la Toile, a vu le jour !
Il faut avouer qu'au niveau de l'égrainement de l'info pour faire monter la sauce, c'est un cas d'école. L'attente a aussi été rendue insupportable par une tournée de chauffe du public qui a rempli son office. Toutes celles et tous ceux qui ont pu la voir ont été autant d'outils du buzz créé par cette créature.
Lana, attendue comme le Messie, son album découvert comme le Saint Graal. Quand je parle de Messie, j'en veux pour preuve la Grande Question qui a précédé la sortie du Saint-Graal car, relayé par la crème de la critique musicale, l'interrogation était sur le fait que Lana serait peut-être un fake...
Bon j'arrête mes tergiversations qui, à l'image de la sortie de cet album, vous font trépigner d'impatience car vous n'attendez qu'une chose : un avis, à partager ou à contrecarrer.
Aparté : j'en profite pour vous annoncer que, oui : je vous vois bien, là, l'index sur la molette de la souris, ou ici, le même index prêt à faire monter la page sur le mobile.
Mesdames et Messieurs : voici mon avis !

Elle est parfaite, la Lana :
  • une plastique de rêve. Apparemment bien aidée par la chirurgie du même nom. Il y a du syndrome "bouche coin-coin"... Amis d'Emmanuelle Béart, de Johnny, de Deneuve, de ... reccueillez-vous.
  • une trés belle voix, qui sait faire perdre la tête. En écoutant cet album, on l'entend aussi bien avec une voix basse et grave qu'avec les sons fluets d'une jeune fille en fleur. Il y a de la femme-enfant dans cette voix...
  • ... Et cette perfection de la personne est accompagnée par une prod de la mort. Des orchestrations au poil, une balance calculée à la pile atomique doublée d'un laser de micro chirurgie. Lana est un produit dans lequel ses producteurs croient beaucoup, manifestement.
Donc, tout va très très bien, je vous rassure.

Mais là où ça va moins bien (je ne vous rassure plus), c'est sur l'écoute de tout l'album. Très honnêtement, à part un morceau - Million Dollar Man - j'ai eu la trop forte impression d'emtendre un et un seul morceau de 60 minutes et 46 secondes. C'est lassant. Surtout quand le rythme est langoureux, tout droit sorti des 90's. Souvenez-vous : Sinead O'Connor reprenant "Nothing Compares 2 U" en 1990... Bah voilà, nous somme dans cette thématique rythmique de bout en bout. Sauf qu'ici, la langueur monotone des violons et de la batterie électronique est renforcée par la lascivivité du chant de la jolie fille.

Quant à la pochette, aurait-elle voulu avoir l'air plus "profonde", plus naturelle voire plus intellectuelle tout en proposant une musique hyper mainstream, Lana Del Rey aurait choisi une couv' d'album sur laquelle elle aurait eu moins l'air d'une barbie... Non ?
Bon, oui... je l'avoue : je n'aime pas être déçu. Je m'attendais á un truc extraordinaire...Et je n'aime pas les talents gâchés, car elle en a, du talent ! J'ai commandé du caviar, et cet imbécile en cuisine m'a servi du caviar sauce gribiche. Ça va pas ensemble. C'est tout.
J'espère que son 2nd album sera moins lourdement accompagné, plus nature et moins fardé.

Enjoy si vous pouvez.

Peace & B wild

jeudi 2 février 2012

Voyage au pays de la Grande Soulitude

Après avoir évoqué avec vous le véritable meilleur album de Marvin Gaye (ici), et ayant ouvert une brêche sur un style musical et une période faste, me voilà pris d'une irrésistible envie de partager avec vous les pépites qui peuvent émailler à jamais vos oreilles.
Et il y en a moult, pléthore, vachement et beaucoup.
Il faut dire que c'est une époque de révolution et d'affirmation qui emboîte le pas aux grandes marches et autres événements majeurs violents (Black Panthers) et pacifistes (I had a Dream...) des années 60. Parce que les 70's' sont le point de départ d'une existence, celle des blacks (américains, seulement eux), ils peuvent enfin s'exprimer au pays du monde libre et de l'American Dream, ce dernier n'est toutefois permis qu'aux white, tout en accordant un "certain" droit d'expression aux minorités qui peuvent se voir, parler, revendiquer... mais toujours entre elles, et à partir de leurs bases si ouvertement cloisonnées que sont les ghettos.

J'ai dit "ghetto" ?... Et hop ! Pirouette, et je rebondis ! Voici que déboule Donny Hathaway. Fabuleux pianiste qui a su maîtriser un instrument et toutes ses subtilités sonores : le piano électrique. Donny hathaway n'est pas très connu. Avouons-le.
Sa courte carrière musicale lui aura perlmis de sortir 7 albums, dont 2 live, et un album en collaboration avec Roberta Flack. C'est avec son 1er album en 1970 qu'il a créé son indélébile chef d'oeuvre : "The Ghetto". Quand je parle de courte carrière, c'est qu'il a été retrouvé apparemment suicidé dans sa chambre d'hôtel en 1979.

The Ghetto est un hymne, un cap... Que dis-je : une péninsule. Un sublime cri de libération sociale et raciale, un hurlement identitaire.
Malgré les différentes versions et interpretations de ce "the Ghetto", Il est à écouter exclusivement dans sa version de l'album "Donny Hathaway Live" enregistré en 1972 en public comme son nom l'indique. Ici, amis internautes, communiquants et autres publicitaires en mal d'une réalité augmentée par les bits et les pixels, vous prendrez une leçon de savoir vivre, de savoir être, et de savoir tout court. Les "digital natives" peuvent se rhabiller avec leurs megas et teras, leur twits et autres snobismes technologiquements surfaits.
Ici, reigne l'analogique, le vrai, durant plus de 12 minutes. Cet enregistrement est l'illustration avec un grand "I" de ce que sont la communication et l'interactivité.
En plus de "The Ghetto", l'album "Donny Hathaway Live" vous filera des frissons en écoutant, entre autres, "you've got a Friend", une énième interprétation qui fait oublier toutes les autres, un "What's Going On" (dingue ! Je parlais de Marvin, tout là-haut !) qui est un magnifique hommage du vivant de ce soul brother, et un "Jealous Guy" incroyable. Sur ce dernier morceau, on sent l'origine blanche du morceau : le public y est nettement moins participatif...

"The Ghetto" vous donnera le tournis. Il pourra appeler les plus négatifs à regretter de ne pas avoir été dans cette salle de concert, de ne pas avoir vécu cet extraordinaire moment de musique, de partage d'émotion intense, d'alliance... qui n'était que dans un seul but : prendre du bon temps, pour tous et chacun.
La grande chance des plus positifs est de disposer d'un tel enregistrement, leur permettant de s'associer à ce moment, de fermer les yeux en écoutant, et de dessiner gentiment un sourire béat sur un visage que la musique aura rendu angélique.
Il faut que je vous le dise : vous êtes belles et beaux quand vous écoutez de la bonne musique.

Donny Hathaway, ici joue avec son public. Et son public joue avec Donny. Une égalité parfaite entre les parties... à ce seul détail près : Donny et ses accompagnateurs-musiciens sont totalement fabuleux et bons. C'est "chacun à sa place, pour le plaisir de tous".

"The Ghetto" a été interpreté par de nombreux artistes, Georges Benson fait partie de ces bienfaiteurs, mais il ne fait nul doute que Donny Hattaway nous emmène ici dans la meilleure écoute : profitez du plaisir qu'il y prend... du plaisir que son public y prend... Vivez le plaisir que vous y prenez.

Enjoy,
Peace & B wild.