jeudi 22 décembre 2011

La tête à l'envers.

Le monde de l'electro est dans la musique, à mon sens, le plus vaste, puisqu' il touche à tous les autres genres - s'inspirant, pompant, réinventant, créant à partir d'ingrédients déjà existants, générant d'autres sonorités avec des machines bourrées de composants, d'algorythmes et de puces, mélangeant les styles, les genres, les rythmes, les sons... Avec pour seule finalité de pondre de nouveaux sons... de nouvelles sensations.
Parmi les variantes de l'electro, l'expérimental est en prise directe avec ce qui est appelé "la musique contemporaine", vous savez : la veine "FIAC", le modèle incompréhensible que France Culture se plaît à passer, avec un snobisme déroutant. Et puis, souvenez-vous d'Antoine Delafoy dans les Tontons Flingueurs qui recherche le désaccord parfait, la dysonnance absolue avec ses tubes à essai, et une déglinguerie mécanique incroyable...
De vous à moi, ou plutôt le contraire, la dysonnance ne me procure aucun plaisir...

Cela dit, tout ce qui commence par "dys" ne peut procurer de plaisir à un être normalement constitué... Sauf sur France Cul'.
Ici, avec Laurent de Wilde et Otisto 23 sur l'album PC Pieces, nous sommes emmenés aux confins d'une recherche sonore qui travaille sur les harmonies, les sons et les rythmes, en évitant cette si désagréable dysonnance.
Cet album est un savant - très savant !- mélange de sons acoustiques (joués académiquement... Ou pas !) mariés, mélangés transformés et mixés par le biais du Saint Ordinateur, et de son ancêtre musical : le Saint... Thétiseur (priez pour nous), ce dernier étant piloté, maîtrisé par Otisto23, aussi connu sous le nom de Dominique Poutet, qui passe beaucoup de temps à former la relève à des logiciels complets de prod son.

Cette recherche accomplie vous projette, vous emporte, à condition de vous être mis dans un certain état d'esprit au préalable. Parce qu'un tel album ne s'écoute pas "juste comme ça". C'est tout sauf une musique de fond pour soirée en amis. Cette musique exige un repli égoïste, une bulle ultra-perso.
A l'époque d'une musique mondiale qui DOIT faire partager les mêmes sensations aux milliards d'auditeurs de Bengalore à San Francisco en passant par Moulthread-upon-Skrannagach', Santo Nino de la Confusion del amor del mar, et le Home Varaville.... - Laurent de Wilde vous procurera un moment qui n'appartiendra qu'à vous... Cette musique deviendra VOTRE sensation.
Laurent de Wilde va vous pousser à vous bouger, non pas le corps, mais les méninges. Il va vous pousser à vous interroger. C'est un peu normal pour quelqu'un qui a intégré l'ENS en section philo. C'est aussi normal de la part d'un jazzeux profond qui, ici, se laisse séduire par le chant des sirènes électro.
Il y presque a de la psychanalyse ici, de la recherche personnelle aidée ou activée par un maestro d'une production sonore qui est incroyablement riche.
Par exemple, "Ultimate Tea Party" vous emmenera, vous accompagnera, vous surprendra par ses sons qui fusent, surgissent, par ses saccades et autres circonvolutions, mélanges d'acoustique, d'électrique et d'electronique. Les amoureux du Dub auront aussi leur dose.

Avant de faire vos - satanées - résolutions du 1er janvier, écoutez cet album, il vous aidera à faire la part (belle) des choses essentielles dans votre tête, dans votre vie.
Si, si.

Sur cet article, je me vois obligé de changer ma formule de fin en l'agrémentant d'une trés légère voyelle, celle qui a disparu sur tout un livre de Perec...
Enjoy.
Peace & B Wilde. Bien sûr !



samedi 10 décembre 2011

Une amie qui vous veut du bien.

C'est un beau, un très beau cadeau de Noël d'avoir "retrouvé" ces 12 trésors cachés. Ceux de la regrettée Amy Winehouse-la-trop-bien-nommée.

Lioness : Hidden Treasures va vous plonger dans les années 50, aux Etats Unis, ce sont les Prom Parties de fin d'année de "College", et les amours langouereuses de cette masse populaire aisée qui a fabriqué le Grand Rêve Américain.
Cet album respire le Drive In Theatre où l'on déguste un burger acheté chez Peppy's, juste avant la séance. Alors que le film que vous regardez avec celle ou celui qui vous accompagne a commencé depuis 21 minutes, à 3 Buick de là, vous entendez les bruissements étranges et révélateurs d'un début de culbute hétérosexuelle...qui sera vite réfreiné par le "bien penser" national. L'éfusion s'en tiendra à une bon et beau travail buccal estudiantin, pratiqué dans les règles de l'art américano-puritain. Amen.

... Mais je m'emporte ! Oui, cet album est terrible. La voix de Amy y est magnifiée par des arrangements qui ont poussé la recherche du vintage à la perfection, à un certain paroxisme.
Vous l'aurez compris, on se sent collégien U.S' en écoutant ces 12 pistes. Toutefois, quelques unes d'entre elles nous ramène dans notre siècle de perdition, parmi elles - et c'est le titre le plus... subversif - il y a "Like Smoke". le son des années 50 est ici accompagné par la présence de Nas, sur un rap si bien enlevé.

Je sais que Miss Joss Stones est bien placée pour reprendre le flambeau d'Amy Winehouse : la voix, le style..., mais... Comment dirais-je... Joss ne peut travailler sur la même veine (si j'ose dire...) qu'Amy, car cette dernière avait, oui, un réel feeling, une sensibilité non forcée. Body and Soul est, ici, une leçon magistrale.
Pour celles et ceux qui recherchent du brûlant, du bouillant, du son qui puisse vous tirert une larme de plaisir, "A Song For You" fait ici cas d'école. Ce morceau est monstrueux de beauté, de puissance, de finesse, de délicatesse et, oui, de violence retenue. Han! oui !
Il reste à espérer que d'autres merveilles de ce genre soient retrouvées... Bien que les voix officielles indiquent que Amy n'enregistra que très peu de choses, du fait d'une disponibilité gâchée par ses frasques, et que cet album regrouperait tout ce qui pouvait rester d'elle...
J'espère seulement que ces mêmes voix officielles sont des pros du marketing, et qu'ils seront en mesure de nous diluer au fil des années bien d'autres enregistrements "cachés et retrouvés", parce que c'est vraiment très très bon.

Enjoy, fully enjoy.
Peace & B wild.


C'est confirmé : le Soleil se lève à l'Est.

S'il y a bien un style musical qui me prend le chou, c'est bien la "world Music". En effet, les Peter Gabriel et autres Johnny Clegg (beuaaaark) ont ainsi étiquetté et labelisé définitivement des mélanges basiques de zik africaines et de rock pour faire... Une zik café au lait. Et c'est lourd le café au lait.
Sur ce créneau, citons quand même un Monsieur très (trop) discret qui a commis, dans le genre des choses réellement intéressantes puisque quasi expérimentales : Stewart Copeland. Pour celles et ceux qui ne le connaissent pas, c'est un bel et grand dadet, habillé en short 3 bandes/baskets/marcel/poignets-en-tissus-éponge-pour-la-transpi, qui faisait virevolter ses baguettes sur les nombreux fûts de sa batterie, dont la grosse caisse affichait "The Police". Quand un concert durait 2h30, il jouait durant ces 150 minutes, comblant les intermèdes entre les morceaux avec ses percu'... Pas de répit pour Copeland. Un grand talent. Maintenant, fortune acquise, il reste parfois en studios, mais surtout en voyages : à la conquête de la planète "sons et sonorités".
C'était un petit hommage à ce Monsieur fort respectable.

Mais je dois revenir à mon sujet du jour : la World Music. Qui dit world pense - normalement - à tous les continents, et il y en a un qui est bien oublié : l'Asie. L'Orient, et plus encore le pays du soleil levant (même s'il se lève aussi à Brest, mais bon...).
En Maître absolu des savants mélanges de musiques rock, electro, philharmonique, et tradi-nippone, Ryuishi Sakamoto s'impose. Un point c'est tout. Sakamoto, c'est une extraordinaire viruosité dans la composition qui fait de lui un des grands signataires de musiques de films, et de thèmes intemporels.
Ses compositions sont d'une sensibilité extrême, et d'une recherche des plus poussées, puisqu'il cherche l'évocation, la générations d'images.
Pour resituer le personnage, c'est lui qui composa la musique de Furyo, se faisant accompagner, sur la chanson phare, d'une des voix les plus chaudes et profondes qui soient : celle de David Sylvian.
Un autre exemple que vous aurez pu entendre : Le Dernier Empereur. Anecdote au sujet de cette BOF : Bertolucci, réalisateur du monument, avait commandé à Sakamoto un thème qui soit très triste. Notre nippon se mit alors sur ses portées, et revint avec son étude qu'il fit écouter à Bernardo. Celui-ci resta muet (et on n'est même pas dans Zorro !), puis se mit à pleurer à chaudes larmes. Un bon gros mouchage de nez fut nécessaire avant que le réalisateur ne dise au compositeur "Non... C'est trop triste, là.. Fais moi autre chose..." , cette anecdote est pour vous signifier à quel point Sakamoto est capable d'émouvoir, de transmettre son hyper sensibilité. Le fameux thème composé par Sakamoto et gentiment rejeté par Bertolucci est, depuis, sur l'album "Sweet Revenge", et c'est le morceau qui donne son titre à l'album. Ecoutez-le : il est, en effet, à pleurer tellement il est beau et émouvant. Il est là.
Bon, en dehors des nombreuses musiques de films qu'il a composées, Ryuishi a à son actif une richissime discographie faite s'albums dont la ligne directrice est une recherche de sons, de mariages de sons et de styles. Ces mariages sont souvent déconcertants de prime abord, ensuite enveloppants, envoutants.


S'il s'agissait de désigner un album de Sakamoto, c'est compliqué... et je dois en choisir  2 : je vous conseillerais Neo Geo - 1987 - qui n'aligne que de fabuleuses pistes. Parmi celles-ci, un magistral "Risky" chanté par l'iguane qui sautille aujourd'hui sur les affiches des Galeries Lafayette : Mr Iggy Pop. Le 2ème album immanquable est Beauty, qui porte si bien son nom, avec une reprise de "We Love You" des Stones, puis 2 incroyables chansons traditionnelles japonaises, Romance et Chinsagu No Hana vous feront apprécier ce qui semblait être auparavant de l'inaudible crincrin nippon.

En parcourant la disco' de Sakamoto tout en se réintégrant notre millénaire, voici CHASM. Un bien bel album qui nous baigne dans l'irréel. Ici, nous dirons que Ryuishi Sakamoto a trouvé une sorte de 4ème dimension musicale. Celle-ci se situerait à la jonction du figuratif et de l'abstrait si nous devions parler de peinture... Nous pénétrons le domaine des fractales musicales...
Les sources du son et de la musique y sont fantastiquement utilisées. L'auditeur néophite ne portera surtout pas de jugement sur la base du morceau "Coro" qui, peut-être, tient son nom de son coté hyper-hard-core dans le monde de l'expérimental...
Je vous suggère plutôt de reposer vos douces oreilles sur Undercooled qui ouvre l'album : vous comprendrez ce qu'est de si bien allier les cultures, et vous découvrirez le slam japonais, qui est très bon.

Ensuite - et là c'est un moment d'extase (et je reste hyper objectif...) - fermez tout, isolez-vous, et écoutez World Citizen qui vous mettra les poils des avant-bras au garde à vous, grâce à la sublime voix de Monsieur David Sylvian. Si, si : le revoilà. Il faut dire que David et Ryuishi se connaissent depuis... Pffff... 35 ans, et collectionnent les belles collaborations depuis.

D'une façon générale, la plus belle occasion d'écouter cet album est de vous mettre côté fenêtre dans un train de banlieue, et de regarder le paysage et les scènes défiler au rythme du "tatoum-tatam" du train, ce son étant si bien évoqué au cours d'un album hyper urbain.
Peut-être en ai-je trop dit... C'est uniquement parce que je serais ravi que vous viviez les sensations que la musique de Riuyshi Sakamoto me procure.

Ici, nous sommes complètement "dans tous les sens". Han ! Ouiii !

Enjoy
Peace & B wild.

jeudi 1 décembre 2011

Emancipation

Avant-Propos :
Lecteur apprécié, lectrice adorée, le titre de ce post ne fait AUCUNE référence au triple album de Prince sorti (plus que paru) en 1996 (Si, si : Prince n'a pas fait QUE des choses absolument essentielles, magiques, extraordinaires et incroyablement excellentes... Diable ! Que je suis impartial !).

Je voulais, au travers de ce titre, souligner - malgré le côté excessivement commercial du morceau et de la bête - que mademoiselle Rihanna Chombier ('faut bien lui trouver un nom de famille, la pôv'...) nous fait un signe flagrant de son émancipation - au moins ponctuelle - du arènebi made in black people. J'en veux pour preuve le morceau qui passe en bouclette-pleine-d'huile-lissante sur les grands réseaux radio de zik de djeun's : We Found Love.
A la première écoute, ne reconnaissant pas qui était derrière le micro, j'ai cru à une production nordique, ou allemande, car quand ces gens se mettent à faire de la dance music, ils n'y vont pas avec le dos de la cuiller, et We Found Love semble rassembler l'ensemble de ce qui peut fabriquer un pur tube de dance made in Europe.
Rien que pour la curiosité auditive, je vous conseille l'écoute de ce morceau qui devient déroutant - donc - une fois que l'on sait que c'est mademoiselle Chombier qui en est l'interprète. Et, je le répète, Chombier est un nom que j'ai emprunté pour Rihanna-la-sans-famille. La pôv'... (Gaga est noble, elle...).
Le reste de son nouvel album, destiné à un tsunami mondial de décibels, reflète pas mal aussi ce "blanchiment" du son, mais il y a quand même toujours, et sur chacun des autres morceaux, une trace d'ADN de Rihanna : le arènebi (donc avec pour père, le bouillon, et pour mère, la soupe).(Je rouvre la parenthèse pour rappeler qu'on ne peut confondre arènebi et R'n'B).


On aimera, on n'aimera pas... Tout sera permis. Toutefois, on ne pourra nier, forcément, une mega prod, appuyée par des moyens colossaux qui seront grassement rémunérés par une promo et une worldwide-tournée des stades et plateaux de TV. Hé !

Pour ma part, même si je ne suis fan de la demoiselle, j'avoue (si, si) apprécier We Found Love, qui atteint bien son but premier : donner envie de faire la teuf. Son autre but est aussi atteint, puisque la ritournelle, une fois entendue, est difficile à virer des neurones... 
Aussi, et là le coeur va parler, j'ai toujours un grand plaisir à entendre Môssieur Jay-Z sur le morceau qui donne son titre à l'album : Talk That Talk. Je crois que j'aime entendre son intelligence et une certaine sincérité qui ressortent de sa voix...

Aussi, et je rejoins un confrère, Drunk on Love  mérite le détour. Ça parle de Maman, de Papa...

Enfin... Tout cet article n'est qu'un avis assez perso qui est maintenant mondialement diffusé au travers du plus grand blog de la Toile, et vous pouvez continuer de le publiciser avec grande ferveur. J'en profite pour faire mes annonces : amis de Sydney, Papeete, et Kuala Lumpur : Bonjour ! Amis de Paris, Londres, Moscou, Redon et Beton-Bazoches : Bonsoir !

Allez, enjoy !
Peace & B wild !

Un nom qui en dit long

Avec un seul nom, je vais vous faire deux chaudes recommandations sur deux genres bien différents.

Dillon. Une jeune artiste germanique qui sort tout juste un très bel album, d'un son electro alternatif qui accompagne merveilleusement une voix féminine des plus agréables pour nous reposer sur des chansons qui frôlent la comptine. Vous pouvez rerendre votre respiration. 
 
... Mais désireux d'en connaître un peu plus sur la production musicale de cette charmante personne, je me suis empressé d'écouter les autres albums présents sur Deezer sous le nom de Dillon. Figurez vous qu'une excellente formation homonyme et sur du Hip-Hop a commis un album, ou plutôt un EP de 19 minutes en juin dernier. C'est de l'essence de Hip-hop, avec de remarquables mixes, et un rap bien enlevé.
L'énorme regret sur cet EP est qu'en 19 minute, ce groupe nous aligne 11 morceaux, ce qui porte le plaisir à de trop courts instants. Même si ces 10 derniers mots forment une définition de ce qu'est l'orgasme, nous n'y sommes toutefois pas, quand même ! malgré une très grande qualité musicale, et un groove à expurger les portugaises les plus ensablées. Je vous le conseille donc, cet EP intitulé Cupid's Revenge : The Ain't Shit Suite (W/Grown Up Remixes). Un autre reproche sur cet EP : la pochette... Beuark !

Je reviens sur Dillon-la-jeune-femme. Je parlais d'electro alternative. Il y a ici des moments qui me font penser aux productions 4AD pour les plus connoisseurs et nostalgiques d'années magiques, oscillant entre 1985 et 1995. Il y a aussi des moments "bjorkiens", ce sont ces morceaux proches de la comptine, appuyés par une voix doucerette, mais qui s'éloigne toutefois de l'enfantin, du fait d'un petit vibrato qui ne sera sans émouvoir les adeptes des guilis auditifs. 
Ici, Dillon chante, et elle chante très très bien. Une énorme sensibilité émane de ses vocalises - légères, mais si délicieuses. L'album a un titre sublime : Silence kills.
Oui, cet album est un délice. Il vous apportera nouveauté, plaisirs, volupté, et des sensations que la raison a du mal à définir. Oui, là aussi, ça peut définir l'orgasme... Mais sachons nous contenir afin de ne point tacher ces pages qui, je l'espère, vous sont belles.

Enjoy,
Peace & B wild.