samedi 10 décembre 2011

C'est confirmé : le Soleil se lève à l'Est.

S'il y a bien un style musical qui me prend le chou, c'est bien la "world Music". En effet, les Peter Gabriel et autres Johnny Clegg (beuaaaark) ont ainsi étiquetté et labelisé définitivement des mélanges basiques de zik africaines et de rock pour faire... Une zik café au lait. Et c'est lourd le café au lait.
Sur ce créneau, citons quand même un Monsieur très (trop) discret qui a commis, dans le genre des choses réellement intéressantes puisque quasi expérimentales : Stewart Copeland. Pour celles et ceux qui ne le connaissent pas, c'est un bel et grand dadet, habillé en short 3 bandes/baskets/marcel/poignets-en-tissus-éponge-pour-la-transpi, qui faisait virevolter ses baguettes sur les nombreux fûts de sa batterie, dont la grosse caisse affichait "The Police". Quand un concert durait 2h30, il jouait durant ces 150 minutes, comblant les intermèdes entre les morceaux avec ses percu'... Pas de répit pour Copeland. Un grand talent. Maintenant, fortune acquise, il reste parfois en studios, mais surtout en voyages : à la conquête de la planète "sons et sonorités".
C'était un petit hommage à ce Monsieur fort respectable.

Mais je dois revenir à mon sujet du jour : la World Music. Qui dit world pense - normalement - à tous les continents, et il y en a un qui est bien oublié : l'Asie. L'Orient, et plus encore le pays du soleil levant (même s'il se lève aussi à Brest, mais bon...).
En Maître absolu des savants mélanges de musiques rock, electro, philharmonique, et tradi-nippone, Ryuishi Sakamoto s'impose. Un point c'est tout. Sakamoto, c'est une extraordinaire viruosité dans la composition qui fait de lui un des grands signataires de musiques de films, et de thèmes intemporels.
Ses compositions sont d'une sensibilité extrême, et d'une recherche des plus poussées, puisqu'il cherche l'évocation, la générations d'images.
Pour resituer le personnage, c'est lui qui composa la musique de Furyo, se faisant accompagner, sur la chanson phare, d'une des voix les plus chaudes et profondes qui soient : celle de David Sylvian.
Un autre exemple que vous aurez pu entendre : Le Dernier Empereur. Anecdote au sujet de cette BOF : Bertolucci, réalisateur du monument, avait commandé à Sakamoto un thème qui soit très triste. Notre nippon se mit alors sur ses portées, et revint avec son étude qu'il fit écouter à Bernardo. Celui-ci resta muet (et on n'est même pas dans Zorro !), puis se mit à pleurer à chaudes larmes. Un bon gros mouchage de nez fut nécessaire avant que le réalisateur ne dise au compositeur "Non... C'est trop triste, là.. Fais moi autre chose..." , cette anecdote est pour vous signifier à quel point Sakamoto est capable d'émouvoir, de transmettre son hyper sensibilité. Le fameux thème composé par Sakamoto et gentiment rejeté par Bertolucci est, depuis, sur l'album "Sweet Revenge", et c'est le morceau qui donne son titre à l'album. Ecoutez-le : il est, en effet, à pleurer tellement il est beau et émouvant. Il est là.
Bon, en dehors des nombreuses musiques de films qu'il a composées, Ryuishi a à son actif une richissime discographie faite s'albums dont la ligne directrice est une recherche de sons, de mariages de sons et de styles. Ces mariages sont souvent déconcertants de prime abord, ensuite enveloppants, envoutants.


S'il s'agissait de désigner un album de Sakamoto, c'est compliqué... et je dois en choisir  2 : je vous conseillerais Neo Geo - 1987 - qui n'aligne que de fabuleuses pistes. Parmi celles-ci, un magistral "Risky" chanté par l'iguane qui sautille aujourd'hui sur les affiches des Galeries Lafayette : Mr Iggy Pop. Le 2ème album immanquable est Beauty, qui porte si bien son nom, avec une reprise de "We Love You" des Stones, puis 2 incroyables chansons traditionnelles japonaises, Romance et Chinsagu No Hana vous feront apprécier ce qui semblait être auparavant de l'inaudible crincrin nippon.

En parcourant la disco' de Sakamoto tout en se réintégrant notre millénaire, voici CHASM. Un bien bel album qui nous baigne dans l'irréel. Ici, nous dirons que Ryuishi Sakamoto a trouvé une sorte de 4ème dimension musicale. Celle-ci se situerait à la jonction du figuratif et de l'abstrait si nous devions parler de peinture... Nous pénétrons le domaine des fractales musicales...
Les sources du son et de la musique y sont fantastiquement utilisées. L'auditeur néophite ne portera surtout pas de jugement sur la base du morceau "Coro" qui, peut-être, tient son nom de son coté hyper-hard-core dans le monde de l'expérimental...
Je vous suggère plutôt de reposer vos douces oreilles sur Undercooled qui ouvre l'album : vous comprendrez ce qu'est de si bien allier les cultures, et vous découvrirez le slam japonais, qui est très bon.

Ensuite - et là c'est un moment d'extase (et je reste hyper objectif...) - fermez tout, isolez-vous, et écoutez World Citizen qui vous mettra les poils des avant-bras au garde à vous, grâce à la sublime voix de Monsieur David Sylvian. Si, si : le revoilà. Il faut dire que David et Ryuishi se connaissent depuis... Pffff... 35 ans, et collectionnent les belles collaborations depuis.

D'une façon générale, la plus belle occasion d'écouter cet album est de vous mettre côté fenêtre dans un train de banlieue, et de regarder le paysage et les scènes défiler au rythme du "tatoum-tatam" du train, ce son étant si bien évoqué au cours d'un album hyper urbain.
Peut-être en ai-je trop dit... C'est uniquement parce que je serais ravi que vous viviez les sensations que la musique de Riuyshi Sakamoto me procure.

Ici, nous sommes complètement "dans tous les sens". Han ! Ouiii !

Enjoy
Peace & B wild.

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