samedi 23 juin 2012

Vous dansez merveilleusement bien...


Je ne vais vous parler que d'un seul et unique morceau... que j'ai déjà évoqué au post précédent.

Extrait et quasi en ouverture de Composed de Jherek Bischoff, avec son orchestre et la voix suave et dingotte de David Byrne, j’insiste sur "Eyes".

Installez-vous : soit confortablement dans votre canapé, avec votre meilleur casque, en fermant les yeux, soit debout au centre d'une pièce que vous aurez pris soin d’éclaircir, de dégager car vous aurez besoin de place. Les plus nantis profiteront d'un plateau, avec 15 bons mètres séparant Cour et Jardin.

Maintenant, lancez la musique... vous allez accéder en 4 minutes au titre tant convoité de champion interstellaire de danse de salon.
Si vous êtes une femme, vous êtes accompagnée d'un homme à la plastique parfaite, il n'est pas ce qu'on appelle "gracieux" : il est totalement élégant, select et mondain, subtil et délicat, et terriblement affirmé. Il a l'intelligence de ne pas surjouer ses gestes et mouvements... En résumé : il est comme vous.

Il vous accompagne dans des tourbillons qui ne s’arrêtent net qu'au son et rythme de Eyes. Ces tourbillons reprennent après les moments intimes suggérés par Byrne. Vous souriez avec votre partenaire. Vous êtes heureuse car votre maîtrise de la technique, votre entraînement et l'extrême complicité que vous entretenez avec ce magnifique danseur vous permettent d'improviser ensemble une chorégraphie qui relègue le jury et les finalistes de La Meilleure Danse au rang d'essayistes miséreux.
Vous êtes magnifiquement belle, il est magnifiquement beau, l'orchestre et le chanteur vous regardent et vous admirent tout en jouant : votre couple devient leur chef d'orchestre. Fusion. Bonheur absolu... Ce moment devrait ëtre eternel... et il le devient puisque vous le vivez pleinement, follement.

Si vous êtes un homme, reprenez le texte et adaptez le en conséquence, parce que ce morceau - oui - peut être dansé, idéalement en couple pour en révéler l'incroyable évocation romantique, à la fois désuète et furieusement moderne.
Ce morceau aurait pu s'appeler "fantaisie militaire" - mais Baschung l'a déjà fait - car il est incroyablement mathématique, rythmé par cet arrière goût de Boléro donné par la caisse claire, et il est délirant de grandiloquence et de raffinement par les cassures, les ponts, les traverses et autres circonvolutions dans lesquels les cordes nous emportent.

Voilà. Il fallait que je le dise. Parce qu'il s'agit d'un projet fou. Au début de la vidéo, David Byrne confie son étonnement qu'une telle chose ait pu se faire. Et il a tellement raison.

Pour votre bien, écoutez ce morceau. Il vous permettra de dessiner sur votre visage une banane de là jusque là. Et ça vous va si bien. Vous êtes magnifique quand vous dansez si bien.

Enjoy.
Peace & B Wild.

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