jeudi 17 novembre 2011

Etonnant ! Non ?

Comme bon nombre d'entre vous, la dernière fois que j'ai vu Lulu, c'était en vidéo : il était un petit bout de chou de 2 ans qui, apeuré par les cris d'une foule en délire, rejoignait son papa, Serge, sur la scène du Zénith de Paris en 1988...

Depuis, malheureusement, Gainsbourg s'est réellement barré après que Gainsbarre se soit maintes fois réellement bourré. Et puis... Et puis... plus de Lulu... Un néant que j'attribuais à une certaine médiocité, alors que sa demi-soeur se construisait allègrement sa carrière...

Alors, quand j'ai appris que ce " fils de" sortait un album-hommage à son père, je me suis dit que, vraiment, il était gonflé de se faire du fric-facile grâce au magnifique patrimoine que Gainsbourg lui avait laissé, en indivision. Un petit coup de Google, je regarde sa tête, et je ne sais plus s'il est Lulu ou Johnny... Aucune personnalité, donc.

Décidé à vérifier mes a priori et à le lyncher sur la place pas assez publique de ces pages, je me suis empressé d'écouter cette production, et ... grand bien m'en fit, car ces fameux a priori ce sont lamentablement écroulés et ce, dès les premières notes qui sont venues enchanter mes pavillons : "From Gainsbourg to Lulu" est un "must hear", un "must listen to", un "must have".

Le petit Lulu, du haut de sa jeunesse légèrement amoindrie par ses  25 ans, a réussi à rassembler un plateau aussi riche qu'extraordinaire pour réinterpreter, réinventer, voire magnifier de merveilleuses créations de feu Serge.

Sur les 16 pistes de ce magnifique album, il n'y a - à mon sens - qu'une fausse note : "Sous Le Soleil Exactement"... Musicalement magistral, mais fort malheureusement "chanté" par Shane Mcgowan... que je n'aime décidément pas, ni seul, ni quand il fut accompagné des Pogues... Sur terre, il y a en fait deux bonshommes de la même trempe : lui, et Arno, et je n'arrive pas à comprendre le talent qui leur est reconnu.
Ça, c'était le flop. Maintenant, s'il doit y avoir des Tops, je me permets d'en nommer trois en ex aequo :
  • un "Manon" qui vous fouttra les poils de là jusque là et ce, dès les premiers mots prononcés par Lady Mariane Faithfull. Un fabuleux moment...
  • un "Je Suis Venu Te Dire Que Je M'En Vais", définitivement joli et beau, chanté par la douce voix de Rufus Wainwright.
  • et une gigantesque surprise : l'iguane lui-même s'aventure à force d'accent gavé de bubble-gum sur un Initial BB déroutant : oui, Iggy Pop y est surprennant, et terriblement bon.
Vous aurez aussi le plaisir de profiter de la schizophrénie du fils Cheddid, puisque M interprète Requiem pour un Con (en duo avec Lulu), quand Matthieu participe à une très belle Couleur Café collective.

... Et il y en a encore, de si belles choses sur cet album..

J'annonce enfin un dernier top : il concerne Lulu Gainsbourg lui-même. S'il ne prouve pas de maîtrise sur la voix, il montre une réelle majesté dans l'art de réunir de beaux talents, de les placer, de créer des mariages inespérés, de réinventer et réarranger sans blasphème ce qui semblait être intouchable. 

Ajoutons à ses talents une virtuosité certaine devant les noires et les blanches de son piano, et un vrai sens jazzique. Pour moi, il a l'âme d'un producteur. D'un  grand. Ce top est accompagné de mes plates excuses pour les affreux a priori que j'ai pu avoir à son encontre.

Ce garçon est totalement digne de son père. Chapeau ! Alors courrrrez avec 4 r pour aller plus vite, écoutez-le, et passez un excellent moment.

Enjoy, enjoy again. And again. And again...

Peace & B wild.

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