samedi 20 avril 2013

Mrs Robinson est appelée à la barre.

Il y a quelques années était le retour en force du son soul vintage. Poussé au top des xharts par des artistes de qualité comme Amy Winehouse, ou en France Ben l'Oncle Soul. Ces deux exemples sont les deux arbres qui cachent une forêt d'albums divers et variés qui sont sortis accompagnés du si nostalgique son du craquement du diamant sur le vinyle usé...
Le son vintage des années soixante est toujours d'actualité, sauf que nous passons d'un son black à un son bien blanc. J'ai évoqué Foxygen, copieurs de Stones, Beatles... etc. toute la flower power en une galette. Aujourd'hui, encore plus blanc et tout proprêt est le son de Adam Green et Binki Shapiro. C'est le nom
des artistes, et de l'album d'Eponine, Mr Hugo.
Encore une fois, je vous rassure : la production est si bien poussée que vous aurez l'impression d'entendre un pressage original de 1964. Tout y est. Les chœurs  le glockenspiel, la guitare sèche et parfois électrifiée, mais pas trop. En fermant les yeux, elle est jouée par un gentil garçon en passe d'être "graduate", et ce gars en costard au colle challe gansé de noir finira plus tard dans l'enfer du piège vietnamien... Oui, il y a du Simon & Garfunkel là-dedans. L'ambiance de cette Amérique dont la jeunesse mettait un premier pied dans sa révolution culturelle qui sera boostée par des erreurs politiques majeures.
Mais revenons à Adam et Binki. Un son qui respire le charme désuet des salles de gala de Las Vegas, un baryton, voix profonde, et une brindille qui met tant de légèreté en deuxiême voix... on est propre, on est blanc, il n'y a aucun problème, c'est une réelle fuite de la réalité. 
Vous me direz, l'art, les arts sont là soit pour décrier les crises et créer les révolutions, soit pour faire oublier ces mêmes crises... donc, en quelques sorte, toute période forte culturellement est forcément témoin ou révélateur d'une crise majeure...
Le souci aujourd'hui, c'est que nous sommes, et personne ne peut me contredire, au cœur d'une monumentale crise. Le problème, et il est grave, est que même l'art semble être en crise puisque s'il apporte de l'émoi et/ou du plaisir, il n'apporte plus aucune nouveauté. Il ne se repose que sur ce qui fut déjà fait.


C'est ma tristesse du jour.

Enjoy quand même

Peace, and don't forget to B wild.


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