No hallal music

Digne successeur de Guru qui généra les merveilles que sont les albums Jazzmataz dans les années 90, Suff Daddy a produit une galette qui vaut le détour et indique aussi qu'une lettre à un nom fait toute la différence. Attention : Puff Daddy est très éloigné des considérations musicales de Suff Dady.

Car nous pouvons parler de musique. Mélange de jazz et de beats à la lèvre charnue qu'on aurait pu croire tchatcheuse (elle l'est quand même sur certains morceaux), Suff nous emmène aux confins de la culture hip-hop, bien produite, avec une très belle base de DJing et de mix, mais aussi un appui stratégique de synthés aux sons bizarroïdes qui surprennent, déstabilisent parfois, puisqu'ils semblent sortis parfois de labos expérimentaux de musique électronique. Bienvenu au pays des premiers Korg... mais tous ces sons ravissent toujours, car ils sont incroyablement mis en rythme. En rythmes. L'art du boum-tac, ou du
boum-boum-tac est poussé à un très beau niveau.

Si tu es blanc, tes lèvres vont s'épaissir, les beats te feront te lever. Mais alors que tu t'y attends le moins, tes oreilles seront remuées, mais pas malmenées, par du rap des teutonies occidentale et orentale réunifiées.

L'art du DJing parvient aussi à pousser dans vos headphones un rythme disco incroyable, appuyé par une guitare rythmique qui fait tellement penser aux monstres de la fin des années. 70, tout début des 80's...

Voilà, il y a ici un mélange incroyable de sons... mélange que je ne peux que vous recommander. Avec même du arènebi... mais si savamment rendu audible.

Foncez écouter ce sublime album qui apporte une réelle nouveauté.

Et c'est seulement ici que je m'aperçois que je ne vous ai pas donné le nom de cet album, sorti (déjà) en juin 2012... Suff Daddy a fait un album qui s'appelle Suff Cells. Et là, je vous le promets, nous sommes encore plus éloignés de Mark Almond que de Puff Daddy.

Suff Cells n'est pas hallal : c'est comme dans le cochon : tout est bon.

Enjoy,

Peace & B Wild.