vendredi 6 mai 2011

Paul et Mick.

Non, non, non. McCartney et Jagger ne sortent pas un album de duos. Il s'agit juste d'un brin de lourdeur. Désolé.
En fait, au lieu de Paul et Mick, il paraît qu'il y a une polémique au sujet du 1er album de Jérôme Van Den Hole. D'accord : il a un prénom ravissant, et - personne ne peut l'en blâmer - un nom à dormir debout. Et ça tombe bien, car une des chansons s'appelle "debout", avec le beau renfort de Camille.
Le nom de l'album est, comme le veut la récente tradition de truffer à tout bout de champs les articles et discours de mots qui ne puissent être compris que d'un certain cercle... Que disais-je ? Ah oui : le nom de l'album est, donc, éponyme, et il n'est pourtant pas misérable. Loin de là.

Revenons sur la polémique de Jérôme VDH:
- certains accueillent cet album avec joie, plébiscitant un talent, une créativité, et une belle recherche
- d'autres s'insurgent sur un côté "foutage de gueule". Car Jérôme a un air insolent dans sa façon de nous présenter, de chanter ses créations.
Dans quel camp vais-je me ranger ?
Attendu que le prévenu - oui - fait preuve d'un air parfois nonchalant qui déplait à certains, nous noterons toutefois qu'il a le bon goût de ne pas forcer le foutage de gueule jusqu'à nous pondre des choses de mauvais goût, comme le fait si bien Philippe Katerine. En voilà un qui, pourtant capable de faire de belles et bonnes chose (il en a toutes les ressources), nous accable les oreilles de mauvais goût et ce, de façon permanente, arguant que c'est de l'art populaire. Fervent acteur du nivellement par le bas, donc, Katerine a toutefois - par mégarde ? - laissé échapper une perle de création, certes minimaliste, mais révélant justement ses réelles capacités. J'évoque ici la "musique d'ordinateur", fabuleuse exploitation des 4 notes d'ouverture des sessions de MS Windows®. Bon, ça, c'était mon petit coup d'énervement sur Katerine... Mais revenons à VDH.

Donc, dans quel camp me situé-je ? Peut-être vous en doutez-vous déjà, mais je le recommande vivement. Très vivement ! Une belle pêche musicale - oui, cet album est baigné de musicalité - et des textes qui, enfin ! nous sortent de cette (devenue ?) pénible "scène française", cousue de fil blanc, et d'historiettes tirées d'un quotidien finalement très branchouille et totalement dénué d'intérêt, sans oublier l'indispensable pointe d'accordéon pour faire comme si on était d'la rue... Bon, pour les cinéphiles, vous l'aurez compris, je déteste les histoires dépeintes par Yves Boisset... Et donc oui, Mr Bénabar, je te case en porte-drapeau d'un mouvement qui me fatigue les oreilles et l'esprit. J'ose entacher à nouveau mes pages par l'évocation d'une mal-primée de ce mouvement musical.  Zaz - Ô mon dieu ! - qui surfe sur un seul rythme et 3 accords... C'est terrifiant... Et ça, c'était mon petit coup d'énervement sur la "nouvelle" scène française... Mais revenons encore à VDH.

Pour la faire courte, il se situe, à quelques degrés près, aux antipodes de cette scène, éculée depuis son apparition, Jérôme est ici soutenu par une belle production, des arrangements bien ficelés, et une pointe d'humour qui, au contraire de Katerine, le fait parfois verser sur la Variété, avec un petit sourire en coin, et un talent fou perceptible à chaque moment. Et avec Jérôme (c'est vraiment beau ce prénom, tant qu'il n'y a pas "C' devant...), le mot "variété" est à prendre dans son sens positif, et presque noble, n'en déplaise à feu C Jérôme.
La dernière fois qu'un nouvel artiste français m'a interpelé de cette façon, c'était il y a un an. Pile poil. Arnaud Fleurant-Didier. Oui, le style n'a rien à voir, mais voilà : j'ai été positivement interpelé. Je pense que c'est la musicalité alliée à la nature des textes - tellement différents de ce qui se fait "on ze french scene" - qui m'ont ému.
Emeuvez-vous aussi : écoutez, téléchargez, streamez, achetez Jérôme Van Den Hole. Ne serait-ce que pour la beauté suprême de son prénom. Nan... Là, j'plaisante...

Enjoy, enjoy again,

Et surtout : Peace & B wild.

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